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Nez rouge, yeux qui piquent, c’est déjà le retour des allergies en Provence ! 2min
Par Sarah LeGuen12/02/2024 à 14:05
L’arrivée du printemps est toujours compliquée pour les allergiques au pollen. Et en Provence, ils sont obligés de sortir leur mouchoir un peu plus tôt cette année. L’allergologue Hervé Pegliasco, de l’hôpital européen de Marseille, a donné quelques explications et conseils à l’équipe de Maritima.
En ce début d’année, les bruits de reniflement de vos collègues se font déjà entendre. En effet, malheureusement pour toutes les personnes allergiques, le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) a annoncé que les pollens de cyprès, de la famille des Cupressacées, sont de plus en plus présents sur le pourtour Méditerranéen. Une information qui n’est pas tant étonnante, lorsque les conditions météorologiques favorisent leur émission et dispersion dans l’air. « La pollinisation des cyprès ne suit pas un calendrier précis. C’est en fonction des températures, de l’humidité, de l’ensoleillement… En fait, elle commence souvent en début janvier ou en début février. Mais la particularité de cette année, c’est que le pic a été très rapide et très important », fait remarquer l’allergologue Hervé Pegliasco.
Sur la carte du risque d’allergie aux pollens du site de la RNSA, les voyants sont au rouge et ont déjà atteint le niveau élevé depuis plusieurs semaines. Selon l’allergologue, cela s'explique par un effet de mode… « Il y a une trentaine d’années, il y a eu d’importantes plantations de cyprès pour s’isoler de ses voisins. Mais surtout, ça permettait de couper le vent. La pollinisation reste liée aux habitudes de semences de la population locale. »
Mais si le cyprès gêne lors des mois de janvier, février et mars, c’est ensuite au tour de la pariétaire de chatouiller les narines jusqu’en avril. Et les graminées n’ont pas à jalouser leurs confrères, lorsqu’ils se diffusent dans le vent de mai à juillet. Si certains décident de partir à la montagne, ces allergies peuvent les poursuivre jusqu’en août. « Finalement, les patients qui sont allergiques à tout sont gênés toute l’année. Les seuls moments de tranquillité sont vers octobre et novembre », commente le Docteur Pegliasco.
D'ailleurs, une idée reçue laisse penser que ces allergies touchent principalement les enfants. Mais en réalité, les patients des allergologues et des pneumologues sont de tout âge. « Il est vrai que très souvent, le diagnostic se fait dans l’enfance. Mais on a aussi beaucoup d’adultes qui n’avaient jamais été en contact avec du cyprès et qui deviennent allergiques au bout d’un ou deux ans. On a autant d’adultes que d’enfants. »
Des conseils pour mieux affronter ses allergies
Mais alors, que faire lorsqu’on a les yeux qui piquent face au pollen… « Si vous commencez à ressentir des symptômes, n’attendez pas pour vous traiter, conseille l’allergologue. Surtout lorsqu'il y a énormément de vent, tous les pollens sont en suspensions dans l’air. Concernant les masques chirurgicaux jetables, ils ne sont pas très efficaces, mais c’est déjà une première barrière en temps de grands vents. »
Lorsqu’on est diagnostiqué allergique, il est nécessaire d’anticiper les symptômes, afin de réduire les risques. Et pour tous ceux qui pensent développer une allergie, le plus important, c’est de se rendre très vite chez un professionnel de la santé pour un diagnostic précis et un traitement adapté. « Si vous attendez d’avoir une muqueuse très abimée avec une rhinite, les antihistaminiques seront moins efficaces que si vous anticipez, rappelle Hervé Pegliasco. Et pour les jours de grand vent, évitez d’ouvrir vos fenêtres, notamment la chambre. Cela peut amener du pollen dans le lit. Après, quand vous avez des symptômes, il est toujours utile de se laver le nez avec un sérum physiologique le matin et le soir pour bien nettoyer sa muqueuse. »
Le mieux à faire, reste de prendre rendez-vous avec votre médecin traitant.
avec des propos recueillis par Laurence Durandau
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