Région sud
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Environnement
"97% de la population de PACA respire un air trop pollué" : le nouveau rapport choc d'Atmosud5min
Par Maritima 10/11/2025 à 09:17
L'air que nous respirons en Provence-Alpes-Côte d'Azur s'améliore lentement, mais la bataille est encore loin d'être gagnée. C'est le message complexe livré par Dominique Robin, directeur d'Atmosud, invité de Maritima. Alors que son organisme publie un nouvel inventaire des polluants, un chiffre alerte : 97% de la population régionale reste exposée à un air trop dégradé selon les nouveaux seuils de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le paradoxe : un air qui s’améliore, des normes plus strictes
"La situation s'améliore", a tenu à préciser d'emblée Dominique Robin, expliquant que malgré une hausse du trafic routier et maritime, les émissions globales diminuent. Le véritable changement vient des normes. Les lignes directrices de l'OMS, révisées en 2021, sont devenues bien plus strictes. Si l'on s'en tient aux futures normes européennes de 2030, "seulement" 12% de la population régionale est surexposée, un chiffre concentré "principalement dans les grands centres urbains". Mais au regard des exigences sanitaires mondiales, le constat est sans appel.
Les particules "ultra-fines", le nouvel ennemi invisible
Pour la première fois, l'inventaire régional s'est attaqué à un polluant spécifique et redoutable : les particules ultra-fines. "Ce sont des particules nanométriques issues des combustions", détaille le directeur d'Atmosud. Leur dangerosité réside dans leur taille : elles sont si petites qu'elles peuvent "potentiellement rentrer dans la circulation sanguine ou traverser les muqueuses". Selon lui, cet inventaire spécifique est une démarche pionnière, "presque mondiale".
Transports et chauffage au bois pointés du doigt
Ce nouveau rapport identifie clairement les responsables de cette pollution. "Le premier contributeur" reste le secteur des transports au sens large (routier, mais aussi maritime et aérien). Dominique Robin pointe également "vraiment le sujet qui monte" : le chauffage au bois. Autour de l'Étang de Berre, s'ajoutent bien sûr les "retombées de panache" industrielles.
"Adapter la ville à l'automobile" : un "chantier gigantesque" à inverser
Alors, comment agir ? Pour Dominique Robin, les solutions passent par les "améliorations technologiques" et la "décarbonation". Mais il appelle surtout à un changement de philosophie dans l'aménagement du territoire, citant Georges Pompidou en 1972 qui voulait "adapter la ville à l'automobile". "C'est un chantier gigantesque" à inverser, estime-t-il. Il insiste aussi sur l'évolution de nos "pratiques" et "modes de consommation", prenant pour exemple le train Aix-Marseille qui offre désormais un "service à la hauteur", preuve que des alternatives vertueuses sont possibles.
Photo d'illustration
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