Du 2 au 13 juin, les scientifiques du Gipreb réalisent en collaboration avec plusieurs chercheurs européens des transplantations d’herbiers de zostères dans l’étang de Berre. Grâce à cette action, ils espèrent favoriser le développement et la reproduction de la plante dans la lagune. "Les herbiers de zostères sont des plantes marines protégées. Elles agissent comme de véritables ingénieurs de l’écosystème. Elles jouent un rôle de poumons pour la lagune, en favorisant la production d’oxygène. Mais elles servent également à abriter la biodiversité, comme les poissons, les coquillages, ou les micro-organismes", explique Nicolas Mayot, docteur en biologie marine et chercheur au Gipreb.

Pour réaliser la transplantation, les scientifiques prélèvent des plants d’herbiers de zostères dans des zones de l’étang où ils sont en grande quantité. Les végétaux sont stockés dans des tubes, puis transportés jusqu’à un autre endroit de la lagune, où leur quantité au mètre carré n’est pas suffisante.

 

Une collaboration avec d’autres scientifiques européens

 

Depuis la création de ce programme de transplantation d’herbiers de zostères, les scientifiques du Gipreb collaborent avec plusieurs pays européens, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni, ou l’Espagne. Tous mènent les mêmes protocoles scientifiques, avec l’objectif de partager les connaissances sur cette plante. "Pendant ces deux semaines, nous avons la chance de bénéficier de l’expertise des Hollandais, qui viennent travailler avec nous. Ils ont un historique beaucoup plus important que nous sur cette plante, et c’est super de collaborer. Ils nous ont appris à planter d’une certaine manière, qui est la plus adaptée. Et en retour nous avons montré nos techniques pour planter sous l’eau, en plongée, chose qu’ils ne savaient pas faire. Eux plantaient uniquement au bord de l’eau à marée basse. Nous aimons aussi aller à l’étranger en retour pour montrer nos travaux ou aider nos collègues à réaliser des transplantations chez eux. Par exemple, je vais me rendre au Pays de Galles cet été, et en Espagne en octobre", explique Nicolas Mayot.

Pour le docteur en biologie marine, cet échange international est une chose très positive pour la recherche : "Cela montre que nous allons dans la bonne direction. Et cette collaboration permet également d’unir nos forces pour collecter des fonds ou des subventions."

 

Des résultats très encourageants

 

D’après les chercheurs, les résultats de leurs travaux sur les herbiers de zostères sont très positifs. L’année dernière, les surfaces plantées ont été multipliées par 50 en quatre mois. "Nous avions planté 8 m², nous avons retrouvé 400 m². C’est extraordinaire. Cette année, pour cette deuxième session, nous espérons avoir les mêmes résultats en termes de reproduction de la plante. Nous allons planter 30 m², beaucoup plus que la première fois, et dans des endroits différents. Nous avons pour objectif un taux de recouvrement de 1000 à 1500 m² d’ici la fin de l’année", explique le scientifique.