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Faits divers
Marseille : "Le fait de vivre me fait d'autant plus culpabiliser que mon petit frère Mehdi n'est plus", le discours bouleversant d'Amine Kessaci au Conseil Municipal3min
Par Maritima 18/12/2025 à 11:01
Le silence s'est fait lourd ce matin dans l'hémicycle du Conseil Municipal de Marseille. Amine Kessaci, 22 ans, militant engagé contre le narcobanditisme, a pris la parole quelques semaines après le drame qui a de nouveau frappé sa famille. Son jeune frère, Mehdi, a été abattu mi-novembre, quatre ans après l'assassinat de son autre frère Brahim. Digne et combatif malgré la douleur, il a appelé à un sursaut général pour "exiger la justice".
"La guerre à la drogue est vaine si on se trompe d'ennemi"
"Je vis sous escorte policière et aujourd'hui, le fait de vivre (...) me fait d'autant plus culpabiliser que mon petit frère Mehdi n'est plus." C'est avec ces mots terribles qu'Amine Kessaci a débuté son intervention.
Face aux élus marseillais, le jeune homme a dénoncé une stratégie inefficace dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. "On se trompe d'ennemi lorsqu'on vient attaquer les petits jeunes qui sont au pied d'immeuble", a-t-il martelé.
Pour lui, la solution ne réside pas uniquement dans la répression de rue, mais dans une action diplomatique forte : "Il faut exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, le Qatar, la Thaïlande, où les têtes de réseau vivent très bien de l'argent de la drogue (...) loin du territoire, et font couler le sang ici chez nous."
Un appel à l'action concrète dans les quartiers
Au-delà du volet international, Amine Kessaci a plaidé pour un plan massif en faveur des quartiers populaires, conditions sine qua non pour offrir une alternative à la jeunesse.
"Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux (...), on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers", a-t-il averti. Il réclame le retour de la police de proximité, le développement des transports et une véritable politique de formation.
"Marseille est debout"
Malgré la tragédie personnelle qui le touche une seconde fois, le militant refuse de baisser les bras face à ceux qui "veulent semer la terreur".
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout", a-t-il conclu sous les applaudissements nourris de l'assemblée, remerciant la Ville de Marseille pour son soutien dans cette épreuve.
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