“Ça fait neuf ans que je suis dans cet établissement et c’est la première fois que j’ai ce sentiment”. L’insécurité s’est emparée du collège Stéphane Mallarmé depuis plusieurs jours. Les enseignants, souhaitant rester anonymes, décrivent une situation qui s’est dégradée : des impacts de plombs dans les vitres mais aussi une tentative d’incendie d'un bâtiment et le sentiment que le collège est devenu perméable, sans véritable barrière avec le reste du quartier.

Les problèmes ne datent pas d’hier mais ce sont bien ces dizaines de nouveaux trous dans les vitres qui ont été un déclic pour le corps enseignant : “À l’origine, j’avais compté 12 impacts en novembre dernier”, nous explique une professeure. Des gommettes ont même été placées sur les vitres pour compter les impacts. Sans vraiment pouvoir dater les nouveaux impacts, les enseignants ont réalisé en début de semaine que les trous étaient passés de 12 à plus de 80, entraînant l’arrêt des cours et le droit de retrait du personnel. Ce matin, les garanties souhaitées ont été obtenues : une présence policière pérenne à l’entrée, à la sortie des élèves.

 

Le trafic de stupéfiants liés à ces événements ? 

 

Les parents d’élèves se questionnent suite à cet événement. La mère d’un jeune collégien de sixième nous confie songer à déménager. Son garçon de 11 ans ne voulait pas revenir au collège aujourd’hui. Déjà avant les événements, il redoutait d’aller en cours ou de rentrer chez lui seul à pied en raison de la présence de dealers sur son chemin.

Les enseignants ont déjà pu bénéficier d’un soutien psychologique mardi. “Pour les enfants, si le besoin se fait sentir, on mettra en place une cellule d’écoute bien évidemment”, assure le Directeur académique des services de l'Éducation nationale, Jean-Yves Bessol.

 

 

Le préfet de police des Bouches-du-Rhône reconnait que le collège se trouve “à proximité d’une cité où il y a du trafic qui a pu se développer et des tentatives de vouloir rapprocher ce trafic du collège”. Pierre-Edouard Colliex précise que des unités de CRS ont été déployées sur le site et doivent empêcher l’installation de points de deal dans le secteur : “Nous avons également mené des opérations de remise en état du périmètre avec l’enlèvement des encombrants, des sièges installés et l’effacement des tags”.  

Les enseignants espèrent aussi voir très rapidement les vitres du collège changées. Déjà l’année dernière, après les premiers trous constatés dans certaines fenêtres, une demande a été faite au département des Bouches-du-Rhône, sans résultat. Les enseignants espèrent être entendus cette fois : “ça devrait être fait le plus rapidement possible", estime Jean-Yves Bessol."Si ça devait prendre plus de temps, on devrait faire une intervention directe éducation nationale".