"Il s'agit de faire des annonces pour la lutte contre la criminalité organisée, c'est une préoccupation majeure, un problème gravissime et il faut une réponse ferme rapide et efficace", a-t-on fait valoir dans l'entourage du garde des Sceaux.

On a expliqué de même source que Didier Migaud entendait procéder par "voie réglementaire" pour que les mesures qui seront annoncées soient "efficaces rapidement". Ce qui semble signifier que le ministre de la Justice n'entend pas reprendre à son compte le projet de loi de son prédécesseur, Eric Dupond-Moretti.

 

"Frapper la délinquance au coeur et en profondeur"

 

De son côté, depuis sa nomination au ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau répète à l'envi son souhait de faire de la lutte contre les narcotrafiquants une "cause nationale", appelant de ses voeux un vaste plan d'ensemble pour "frapper la délinquance au coeur et en profondeur".

Contre le narcotrafic, il préconise que le gouvernement reprenne peu ou prou la proposition de loi issue des travaux de la commission d'enquête sénatoriale sur ce sujet fin de "réarmer l'arsenal législatif".

La venue des deux ministres intervient dans un contexte particulièrement violent à Marseille.

 

49 morts liés au narcotrafic en 2023 à Marseille

 

Début octobre, un détenu de 23 ans se revendiquant de la DZ Mafia, un gang de narcotrafiquants marseillais, avait demandé depuis sa cellule d'Aix-Luynes à un adolescent de 15 ans de s'en prendre à un de ses concurrents, moyennant rémunération.

Mais le "contrat" avait très mal tourné, ce jeune ayant finalement été tué dans des conditions d'une "sauvagerie inédite" selon le parquet.

Pour se venger, ce même détenu avait ensuite recruté sur les réseaux sociaux un tueur à gages de 14 ans seulement, mais là aussi cette tentative de vengeance avait tourné au drame avec la mort d'un chauffeur VTC, un père de famille totalement étranger à ce milieu.

Quelques jours plus tard, une vidéo très inhabituelle avait été diffusée sur les réseaux sociaux montrant des hommes encagoulés se revendiquant de la DZ Mafia. Ils y réfutaient l'implication de leur clan dans ces deux assassinats.

En 2023, il avait été recensé 49 morts liés au narcotrafic, dont 7 mineurs. Ce qui a constitué un record. La plupart de ces meurtres avaient eu lieu sur fond de guerre opposant la DZ Mafia et le clan Yoda pour le contrôle des points de vente de drogues de la ville.

 

avec © Agence France-Presse