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Marseille : l’hypercentre, nouveau front contre le trafic de stupéfiants3min

Par Cassandre Amouroux25/09/2025 à 15:20
Après avoir déstabilisé les points de deal dans les quartiers nord, la lutte contre le trafic de stupéfiants se recentre désormais sur le cœur de Marseille. Lors d'une conférence de presse, les autorités ont détaillé les moyens mobilisés ainsi que les premiers résultats.
Depuis plusieurs mois, l’hypercentre de Marseille – de la Porte d’Aix à la Canebière en passant par Noailles et les Réformés – est devenu la priorité des forces de l’ordre sur le front de la lutte contre le trafic de stupéfiants. “Tous les jours sans exception, au moins une force mobile est présente”, a insisté le préfet de police Georges-François Leclerc ce matin devant la presse, évoquant une stratégie “dupliquée” après des résultats jugés “impressionnants” dans les quartiers nord. Un recentrage qui s’appuie sur un renfort massif de moyens obtenu notamment avec le plan Marseille en grand.
Selon les chiffres dévoilés par le préfet, le trafic de stupéfiants évolue à Marseille avec une explosion des saisies de cocaïne (+75%) au détriment du cannabis (-62%). Toujours selon les chiffres communiqués par la préfecture, les personnes en situation irrégulière sont surreprésentées dans la délinquance de voie publique de l’hypercentre, elles seraient notamment impliquées dans le trafic de stupéfiants. Les interpellations de personnes en situation irrégulière ont fortement augmenté (+72%). "Le traitement administratif a suivi avec plus d’OQTF et d’éloignements", a affirmé le préfet.
Un arsenal juridique élargi pour déstabiliser les réseaux
La récente loi du 13 juin 2025 sur le narcotrafic offre de nouveaux leviers pour fragiliser les réseaux. Par exemple, désormais un individu qui utilise son logement comme nourrices peut faire l’objet d’une procédure d’expulsion. “Nous avons déjà constitué une vingtaine de dossiers”, précise Corinne Simon préfète déléguée auprès du préfet de police des Bouches-du-Rhône. Des cas qui concernent Marseille, mais aussi Port-de-Bouc ou encore Martigues. Les interdictions de paraître et les fermetures administratives d'établissements font également partie de cet arsenal, le centre-ville de Marseille est particulièrement ciblé.
La stratégie vise autant à éradiquer les points de deal qu’à faire pression sur les structures logistiques et financières du trafic. Les autorités frappent fort aussi avec les saisies d’avoirs criminels : 18 millions d’euros ont été saisis depuis le début de l’année, contre 6 millions à la même période en 2024.
Autres formes de délinquance : des signaux contrastés
Au-delà des stupéfiants, les chiffres de la délinquance générale dans les Bouches-du-Rhône montrent des tendances encourageantes. Les atteintes aux biens sont globalement en baisse : -10 % pour les vols de véhicules, -11 % pour les cambriolages, -7 % pour les vols à la tire. Les dégradations restent stables. Localement, ces chiffres diffèrent. A Martigues par exemple les vols de véhicules ont augmenté de 15% soit 48 faits supplémentaires par rapport à l’année dernière.
Certaines formes de violence reprennent : légères hausses des violences physiques, résurgence des vols avec violence, et apparition d’un nouveau phénomène d’arrachages de colliers, observé notamment au printemps. Dans les zones de gendarmerie, les autorités font état de cas similaires, notamment des vols de bijoux sur des personnes âgées, avec des interventions rapides en réponse.
Côté sécurité routière, les indicateurs sont aussi positifs : 10 morts de moins qu’en 2024 en zone police, et une baisse du nombre de blessés.
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