Coup de filet majeur pour les gendarmes de la section de recherches (SR) de Marseille-PACA et l'Office National Anti-Fraude (Onaf). Ils ont démantelé un important réseau international spécialisé dans le trafic de drogues de synthèse. Au total, 88 kg d'ecstasy et 75 000 euros en numéraire ont été saisis.

L'organisation, implantée à Marseille, importait la drogue depuis les Pays-Bas pour la réexporter, via le port de Marseille, vers l'Algérie.

 

Une enquête de près d'un an

 

L'affaire débute fin 2024 grâce à un renseignement de l'Ofast (Office anti-stupéfiants). Les enquêteurs de la SR de Marseille confirment rapidement l'existence de ce trafic et une information judiciaire est ouverte par la JIRS (Jurisdiction Interrégionale Spécialisée) de Marseille.

Les investigations révèlent une organisation "bien rodée". Les surveillances permettent aux gendarmes de remonter la filière d'approvisionnement : un individu livrait la marchandise par TGV, effectuant le trajet entre la gare de Lille Europe et celle d'Aix-TGV.

 

La drogue cachée dans des spas et des pergolas

 

Pour exporter la marchandise vers l'Algérie, l'équipe marseillaise faisait preuve d'une technique de dissimulation ingénieuse.

Les trafiquants dissimulaient les drogues de synthèse dans des spas, des pergolas ou des climatiseurs. Ces objets étaient légalement acquis dans de grandes enseignes de bricolage avant d'être reconditionnés pour cacher la drogue. Une fois prêts, les colis étaient confiés à des transporteurs pour être exportés via le port de Marseille.

Le réseau s'appuyait également sur un collecteur d'argent de type "saraf" pour récupérer les fonds des ventes au Maroc et permettre à l'équipe marseillaise de réinvestir.

 

Vaste coup de filet en France et en Europe

 

C'est le 13 octobre 2025 que l'opération judiciaire est lancée. La détection d'une nouvelle livraison par TGV entre Lille et Aix-en-Provence TGV déclenche l'intervention.

Trois individus sont interpellés par le GIGN d'Orange. Cinq autres interpellations suivent les 13 et 14 octobre. Des opérations simultanées ont également été menées par la police judiciaire en Belgique (Mons-Tournai) et par l'unité de lutte contre le crime organisé en Espagne (Benidorm), ainsi qu'à Lille.

À l'issue des gardes à vue, huit personnes ont été mises en examen. Trois ont été placées en détention provisoire.

Les perquisitions ont permis de saisir 88 kg d'ecstasy, 75 000 € en numéraires, 10 000 € sur des comptes bancaires, un pistolet automatique, 8 véhicules et un bien immobilier d'une valeur de 300 000 €.

 

crédit photo gendarmerie nationale