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Faits divers
Meurtre de Mehdi Kessaci à Marseille : "Une limite a été franchie", l'avocat de la famille Mathieu Croizet appelle à un électrochoc3min
Par Maritima 18/11/2025 à 11:28
Invité ce matin de Maritima radio, Maître Croizet, l'avocat de l'association Conscience et de la famille Kessaci, a réagi suite au meurtre du jeune Mehdi. Pour lui, la thèse de l'intimidation, privilégiée par les enquêteurs, marque un cap franchi dans la violence à Marseille. Il dénonce un "assassinat d'intimidation" et envoie un message fort aux pouvoirs publics, se montrant très critique sur les "effets d'annonce" politiques.
"Un assassinat d'intimidation, c'est une première"
La piste de l'intimidation a été retenue par le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, dans l'enquête sur le meurtre de Mehdi Kessaci. Une qualification qui, pour l'avocat de la famille, change tout. "Ça dit qu'une limite dans la violence a été franchie", a-t-il déclaré au micro de Didier Gesualdi. "Des intimidations, on en a eu, il y a plein d'exemples. Mais un meurtre d'intimidation, un assassinat d'intimidation, je pense que c'est une première et c'est la raison pour laquelle les gens sont très émus, à travers la ville de Marseille et même sur le plan national".
Pour Maître Croizet, ce meurtre est un message adressé bien au-delà de la famille. "C'est un message donné, je pense, à tous les militants associatifs et même au personnel politique", analyse-t-il, comme pour dire : "Ne vous approchez pas trop des trafiquants, voici ce qui pourrait vous arriver". L'objectif serait de "faire taire ou d'amoindrir la portée du message" des militants, et notamment celui d'Amine Kessaci, le frère de la victime, très engagé dans la vie associative et politique locale.
"Une colère immense et une infinie tristesse"
Face à ce drame, l'avocat se dit partagé "entre une colère immense et une infinie tristesse". Une colère face à la mort d'un "gamin de 20 ans qui voulait devenir policier", et qui n'était pas connu des services de police. L'avocat exprime sa frustration : "Je pense qu'on aurait pu peut-être l'éviter".
Réunion au sommet : l'avocat sceptique face aux "effets d'annonce"
Alors qu'une réunion au sommet de l'État se tient ce matin pour évoquer la lutte contre le narcotrafic, Maître Croizet ne cache pas son scepticisme. "J'ai envie de dire : encore une réunion et encore des effets d'annonce", lance-t-il. Fort de ses 24 ans d'expérience, il rappelle : "Des réunions pour lutter contre le narcotrafic, on en a eu à foison".
Pour lui, le cœur du problème n'est pas dans les lois, mais dans les ressources allouées. "Si on n'a pas les moyens humains et matériels, ça ne sert strictement à rien", martèle l'avocat. Il cite en exemple les déclarations du procureur Nicolas Bessone sur le "déficit" de magistrats à Marseille : "Il en manquait une cinquantaine, ils en ont reçu une vingtaine, mais il en restait toujours trente à pourvoir".
"Il faut une véritable prise de conscience"
Maître Croizet conclut en espérant que ce drame provoquera un "électrochoc". "J'espère que la mort de Mehdi ne sera pas vaine totalement et que de ce drame naîtra une véritable prise de conscience de nos pouvoirs publics", plaide-t-il. Il alerte sur le risque que Mehdi ne "meure deux fois" : une première fois sous les balles, et une seconde si sa mort ne change rien à la façon "d'appréhender le trafic de stupéfiants".
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