"Le bâtiment était alimenté en gaz”, a confié GRDF (Gaz Réseau Distribution France) à Maritima. Dimanche soir, lors de l'explosion dans un appartement du bâtiment B1 de Notre-Dame des Marins à Martigues, (voir notre vidéo exclusive ici) deux agents de GRDF ont été dépêchés sur place. À leur arrivée sur les lieux, ils se sont rendus au pied de l'immeuble pour "couper l'arrivée du gaz".

L'ensemble du bâtiment n'était donc pas dépourvu de gaz. Les "colonnes montantes" qui parcourent la tour étaient toujours "alimentées" confirme Olivier Bonifay, directeur territorial Bouches-du-Rhône chez GRDF. 

 

"Le gaz n'est pas en cause dans l'explosion"

 

"C'était tout à fait normal qu'on soit là, explique le directeur. Des fois, le bâtiment n'est pas alimenté en gaz, mais des fois, il l'est comme c'était le cas ici". Pour autant, il le rappelle, "à date, il n'y avait aucun client gaz dans l'immeuble, donc on sait déjà que le gaz n'est pas en cause dans l'explosion".

"On a des outils performants. En relevant les molécules de gaz, on se serait rendu compte qu'il y avait du gaz dans l'atmosphère, ce qui n'était pas le cas", renchérit le directeur chez GRDF. Olivier Bonifay est catégorique, ces colonnes montantes n'étaient "pas du tout" défectueuses ou vétustes.

 

Une trace de suie chez la voisine du dessus

 

Au lendemain de l'explosion, le lundi après-midi, la police scientifique était dans l'appartement sinistré pour recueillir un maximum d’informations. Dans le couloir de l'immeuble, l'un des policiers, masque encore sur le nez, glissait alors aux locataires de l'appartement : "C'est un miracle que vous soyez encore là." Mais il n'y aura pas plus d'explications. Pour le moment, l'enquête des autorités policières est toujours en cours : aucune conclusion ne peut être établie.

L'appartement du deuxième étage est le seul à avoir subi de véritable dégâts matériel mais "une trace de suie" a été observée proche d'une bouche VMC chez la voisine du dessus, confirme les services de 13 Habitat. Le bailleur a diligenté une expertise de la VMC auprès de la société Provence Cheminée. "L’analyse n’a révélé aucune déformation, perforation, obstruction, ni dépôt anormal pouvant résulter de l’explosion. Le conduit est propre, étanche, structurellement intact et conforme à son usage. Aucune trace de surchauffe, de suie ou d’effraction mécanique n’a été relevée", conclut le rapport de Provence Cheminée.

 

13 Habitat assumera "ses responsabilités"

 

“Rien ne dit qu’il n'y avait pas un autre contenant de gaz” dans le logement, brandit de son côté 13 Habitat qui insiste sur le fait de “n’exclure aucune hypothèse, y compris celle-là” en attendant les conclusions des autorités. 

“Si les investigations venaient à révéler une quelconque responsabilité de 13 Habitat, nous prendrons nos responsabilités. Si elles venaient à démontrer une responsabilité de la part des locataires, il faudra qu'ils prennent les leurs”, assume Romain Luongo, directeur de la communication et du cadre de vie de 13 Habitat. Mais que s‘est-il véritablement passé ce soir-là ? La question reste entière.