“Dans les eaux sous juridiction française, jamais un bien culturel maritime n’a encore été inventorié à telle profondeur”, annonce dans un communiqué le préfet maritime de la méditerranée.

L’épave a été découverte de manière fortuite le 4 mars 2025 lors d’une opération militaire des fonds marins. Elle a été trouvée à plus de 2500 mètres de profondeur au large de Ramatuelle dans le Var: “À la suite d’une plongée opérationnelle, alors que les opérateurs effectuaient le traitement des données du sonar, une épave non répertoriée est apparue sur les images. Étant donné l’absence de cette épave sur les cartes marines, il a été décidé d’aller l’inspecter visuellement à l’aide de la caméra de l’AUV. Les images recueillies ont alors été transmises au Drassm pour expertise”.  L’AUV est un engin autonome qui permet de réaliser des recherches dans les fonds marins. Quelques semaines plus tard, c’est un autre engin qui est allé à la rencontre de l’épave, le “ROV” qui a permis de recueillir “des images et des vidéos en couleurs d’excellente qualité, sans aucun contact avec l’épave pour en préserver son intégrité".

Un navire de commerce de l’époque moderne et sa cargaison 

La trouvaille a été nommée “Camarat 4” du fait de son positionnement géographique. Il s’agit du quatrième bien culturel maritime inventorié dans ce secteur. L’épave s’étire sur  30 m de long et 7 m de large “ce qui constitue une grande unité de navigation”. Il s'agirait d’un navire de commerce du XVI ème siècle, il transportait une cargaison de céramiques, plus précisément des pichets polychromes en faïence. Environ 200 exemplaires sont visibles sur les images, mais de nombreux exemplaires semblent piéger sous le sédiment. “Plusieurs motifs ont été identifiés. Ces pichets sont caractéristiques des productions ligures du XVIe siècle, bien documentées. Cette cargaison est complétée d’une centaine d’assiettes, probablement de production ligure également”. Des éléments pouvant s’apparenter à de l’équipement de bord ont par ailleurs été identifiés : ancres, canons, chaudrons….

“Dissimulés sous le sable de nombreux vestiges affleurent et seront à étudier plus précisément”, précise le communiqué.

“Une découverte remarquable”

L’épave a été préservée de toute dégradation, notamment des pillages. “Une opportunité de recherche unique” qui ouvre la voie à de nombreuses études. Sa découverte pourrait aussi servir à des opérations de sensibilisation à la pollution des mers et des océans puisque l’épave n’a pas échappé aux micro et macro-déchets présents en nombre sur le site et piégés dans ses structures.

Photos: préfet maritime de la méditerranée / Drassm