Du haut de ses 55 m, le viaduc martégal fait partie du décor de la ville depuis presque 52 ans. Des travaux avaient entamé dès 2012 sur sa structure en béton, puis d’autres avaient suivi en 2018 pour continuer sa rénovation. Depuis une quinzaine de mois, la remise à neuf de ce pilier de Martigues et de ses alentours se termine avec sa remise en peinture générale.  « Les derniers modèles sont en train d’être démontés, pointent du doigt Alain Arbaud, chef de projet du côté de la maitrise d’œuvre à la Dir Méditerranée, en direction des échafaudages encore accrochés sous le milieu de l’immense ouvrage. Il ne reste que les travaux à l’intérieur du caisson sur les deux extrémités du viaduc, même s’ils vont être très compliqués avec les nombreux coins et de recoins à traiter. »

La circulation était d’ailleurs limitée à 50 km/h, afin d’assurer la sécurité des ouvriers du chantier en place sur les bandes d’arrêts d’urgence. Peu d’espace donc, pour réussir à travailler avec des gros équipements. « On est parti sur des petits modules qu’on déplaçait sans arrêt. Si on avait pu libérer les voies et réduire la circulation, on aurait pu aller plus vite avec des échafaudages plus gros. Il y avait des grosses contraintes physiques sur cet ouvrage. »

Vous avez d’ailleurs pu apercevoir, perchés sur des harnais au milieu des barres de fer, les petites mains qui ont rénové le viaduc. En permanence, une vingtaine d’échafaudeurs démontaient et remontaient les échafaudages, pendant que deux équipes de vingt peintres étaient présentes pour nettoyer, décaper et repeindre. « La première couche qui est un peu grise-matte, c’est de la peinture riche en zinc et en particules métalliques. La deuxième couche rose sert aussi à protéger, et la dernière grise, c’est une couche de finition », montre l’un des ouvriers face aux trois changements de couleurs visibles sur le viaduc.

 

 

 Gros travaux, gros budget

S’il est impressionnant par sa taille, c’est aussi l’un des plus gros chantiers réalisés par la Dir Méditerranée. « C’est notre plus gros ouvrage, surtout qu’il a été fait avec des technologies innovantes à l’époque de sa construction, explique Pierrick Pozzo, de la maitrise d’ouvrages à la Dir Méditerranée. Ce projet de peinture et de réfection vaut à peu près 10 millions d’euros, 100% investis par l’État, par la Dir Méditerranée. »  Une grosse somme qui correspond à l’envergure du chantier. « La difficulté, c’est vraiment de venir se fixer en termes d’échafaudages. Tout en maintenant les conditions de circulation à deux fois trois voies pour limiter au maximum la gêne des usagers. Qu’ils soient locaux ou les agents de transit, il faut maintenir le flux de l'A55. »

En tout cas, bonne nouvelle pour les automobilistes. Alain Arbaud est confiant : « On devrait libérer l’autoroute s’il n’y a pas d’intempéries d’ici septembre, à la fin du mois. » La peinture devrait quant à elle tenir au moins une dizaine d’années. Mais avec cette première réfection, il est certain que la Dir Méditerranée aura toute l’expérience nécessaire pour que les prochaines réparations soient plus courtes, même si la gêne de la circulation sera inévitable.