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Femme passée à tabac à Marseille en 2018 : deux nouveaux policiers poursuivis3min
Par Maritima 19/11/2025 à 17:19
Deux policiers ont été mis en examen pour "non-assistance à personne en danger", sept ans après le passage à tabac d'une femme par les forces de l'ordre en marge d'une manifestation à Marseille en 2018 s'ajoutant aux six policiers déjà poursuivis, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.
Les policiers ont été placés vendredi sous contrôle judiciaire sans interdiction d'exercer, a précisé le parquet de Marseille, confirmant une information de Mediapart.
Le samedi 8 décembre 2018, plusieurs manifestations s'étaient rejointes dans la ville: une marche contre l'habitat indigne, un mois après l'effondrement meurtrier des immeubles de la rue d'Aubagne, une marche pour le climat et une manifestation de "gilets jaunes".
Dans ce contexte explosif, où 500 policiers étaient mobilisés, Angelina (qui se faisait appeler Maria), 19 ans, vendeuse, rentrait du travail accompagné de son petit ami de l'époque quand elle avait été atteinte par un tir de LBD à la cuisse, dans une ruelle du cœur commerçant de Marseille.
Elle a ensuite été violemment frappée au sol par une quinzaine de policiers, à coups de pieds et de matraques, qui lui ont fracturé le crâne et laissé d'importantes séquelles. En voulant la protéger, son petit ami s'est fait également violenter par les forces de l'ordre.
Sept ans après les faits, l'enquête a pris un tour décisif début octobre avec la mise en examen de cinq policiers pour "non-assistance à personne en danger", placés sous contrôle judiciaire sans interdiction d'exercer. Et un sixième qui est également poursuivi pour violences aggravées sur le garçon qui accompagnait Angelina et placé sous contrôle judiciaire avec une interdiction d'acte de police, de voie publique ainsi que de porter une arme.
A ce stade de l'enquête, aucune personne n’est mise en cause sur les violences contre la jeune femme.
Dans cette affaire, une information judiciaire pour "violences aggravées et non-assistance à personne en danger" a été ouverte à l'été 2019 et l'IGPN, la police des polices, a été saisie.
Selon Mediapart, qui s'appuie sur un rapport administratif, un policier a reconnu lors de son audition avoir menti lorsqu'il a été entendu une première fois en 2019 sous "pressions de sa hiérarchie et de son syndicat", Alliance Police nationale. Il avait ainsi nié sa présence sur les lieux ainsi que celle de ses collègues, révèle le média d'investigation.
"Nous sommes extrêmement satisfaits du travail accompli depuis deux ans avec la nouvelle juge d’instruction. Face aux éléments objectifs, les langues se délient", a déclaré à l'AFP son avocat Me Brice Grazzini.
"L'état d'Angelina est toujours compliqué, elle a hâte que les auteurs de coups soient identifiés. Les noms sont connus parmi les policiers", ajoute son conseil.
© Agence France-Presse
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