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Marseille : 4 ans de prison requis contre un policier accusé d'informer le crime organisé

3min

Par Maritima 28/10/2024 à 21:06

Quatre ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt ont été requis lundi contre un policier marseillais accusé par le parquet d’"être en lien avec le crime organisé et de le nourrir d’informations" tirées des fichiers de police.

Dans son réquisitoire, la procureure a déploré qu’"en interne, des gens comme lui jouent contre nous, policiers et magistrats" dans la lutte contre le banditisme. Elle a réclamé une interdiction définitive d’exercer la profession de policier avec exécution immédiate. Le tribunal rendra son jugement le 25 novembre.

Entré dans la police en 2001, Rachid B., 44 ans, affecté en 2023 à la prise des plaintes la nuit au commissariat de Noailles, dans le centre de Marseille, était jugé pour le délit de consultation irrégulière de fichiers de police : le Traitement des antécédents judiciaires (TAJ), le Système d’immatriculation des véhicules (SIV) et le Fichier des Personnes Recherchées (FPR).  Depuis avril, il est en poste au centre de rétention administrative.

 

"Une connaissance du quartier"

 

Certaines recherches visaient des membres du banditisme marseillais que le policier a présentés, l’un comme un ami d’enfance, un autre comme "une connaissance du quartier", évoquant des histoires de véhicules. Il a assuré ne pas connaître les autres noms évoqués par les enquêteurs de l’IGPN.

Le tribunal s’est interrogé sur la consultation, en février 2023, du TAJ pour un homme qui, deux mois et demi plus tard, était tué. Arrêté, l’auteur de l’homicide a parlé d’un différend qui a mal tourné mais sans lien avec le narcobanditisme. "Je ne sais pas qui c’est, je ne connais pas" a expliqué le policier qui conteste avoir fourni à quiconque des informations, ne reconnaissant que la consultation des fichiers.

 

Transmission de téléphones portables à des prisonniers

 

Cette comparution fait suite à deux précédentes condamnations. La première à un an d'emprisonnement avec sursis en 2021 visait des faits d’escroquerie aux subventions versées aux associations commise en dehors de son activité de fonctionnaire; la seconde, en mai 2023, à deux ans de prison dont un an avec sursis, sanctionnait son rôle dans la tentative de transmission de téléphones portables à des prisonniers des Baumettes via les geôles du palais de justice où il avait exercé ses fonctions de policier.

Cette condamnation avait entraîné le contrôle par sa hiérarchie de son activité de consultation des fichiers de police.

Dans sa plaidoirie, l'avocat du policier Me Karim Bouguessa a déploré "des réquisitions délirantes et disproportionnées", soulignant qu'"à aucun moment il n’est question de corruption".

 

avec © Agence France-Presse

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