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Trafic de stups à Marseille : prison ferme pour avoir passé à tabac et séquestré un garçon de 15 ans

3min

Par Maritima 13/02/2025 à 21:15

Deux hommes ont été condamnés à cinq et six ans de prison jeudi par le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir passé à tabac et séquestré un garçon de 15 ans, un cas d'école de la "violence symptomatique" du trafic de stupéfiants selon le procureur.

L'un était entendu comme "patron" et l'autre "gérant" du réseau de vente de stupéfiants de la cité du Parc Kalliste à Marseille, où ils étaient accusés d'avoir chacun roué de coups et participé à la séquestration d'un garçon de 15 ans début octobre 2022.

Une "plongée dans l'horreur d'un trafic de stupéfiants" a résumé le procureur à propos de l'audience, lors de laquelle il a regretté, s'adressant aux deux accusés de 25 et 29 ans, "l'exploitation de la misère humaine et de la vulnérabilité des jeunes" par des réseaux parfaitement organisés et hiérarchisés.

Placée en foyer au moment des faits, la victime s'était présentée à un point de deal des quartiers Nord pour y travailler en tant que vendeur, avant d'être finalement recrutée comme guetteur par le "gérant du terrain", chargé du bon fonctionnement et de la mise en place des "petites mains du réseau".

Manquant de signaler l'arrivée d'un véhicule de police, la jeune recrue fut sommée de "prendre la place" d'un vendeur interpellé par "sa faute" pour rembourser les pertes, avant d'être frappé et retenu contre son gré dans un appartement, sous la surveillance d'un "geôlier". Le lendemain il réussit à s'enfuir.

Souffrant d'une fracture du crâne, l'adolescent aujourd'hui âgé de 17 ans, absent jeudi à l'audience, avait fait l'objet d'une incapacité de travail de 21 jours. Il souffre toujours de stress post-traumatique, selon son avocate.

Outre la nature "particulièrement violente" des faits, selon la présidente du tribunal, toutes les parties ont souligné les logiques de pression et "la peur des représailles", tant concernant la victime, soumise à l'autorité de ses supérieurs hiérarchiques au sein du réseau, que les accusés entre eux.

Le "gérant" du point de deal est ainsi revenu à l'audience sur ses déclarations pendant l'instruction, quand il avait témoigné de l'implication de son "patron". Déclarations qui "correspondaient" pourtant "aux résultats de l'enquête et aux déclarations de la victime", a noté le procureur.

L'avocate du "gérant" a estimé que ce revirement était sans doute dû à des menaces, même si son client n'en a pas évoqué, rappelant les nombreuses victimes liées au trafic de drogues à Marseille.

 

 

© Agence France-Presse

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