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Un ancien consul de Libye à Marseille jugé pour corruption passive

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Par Maritima 24/04/2025 à 08:49

Dix-huit mois de prison avec sursis, 10.000 euros d'amende et une interdiction du territoire français durant dix ans ont été requis mercredi contre un ex-consul de Libye à Marseille, jugé en son absence pour corruption passive d'agent public étranger.

Début 2021, le ministère des Affaires étrangères libyen avait retenu le devis de 185.500 euros d'une entreprise marseillaise créée quelques mois plus tôt par un maçon réfugié politique syrien en France, pour des travaux de rénovation du consulat.

Un chantier qui, selon la procureure Anne-Sophie Larrouy, allait donner lieu à "un pacte de corruption qui va mal tourner".

En novembre 2021, l'entrepreneur dépose plainte, expliquant qu'une fois les travaux démarrés et un premier règlement encaissé, Samir Altawill, consul par intérim, lui aurait réclamé une rétrocommission de 10.000 euros, puis, quelques mois plus tard, un second pot de vin de 40.000 euros.

Le gérant de la société a reconnu un premier versement de 5.700 euros en espèces et la remise de trois chèques, auxquels il a fait opposition.

Démentant un accord préalable, le maçon affirme avoir été menacé de mort par le comptable du consulat et le consul lui-même, qui lui auraient rappelé qu'"ils pouvaient (lui) faire comme on a fait au journaliste saoudien", en évoquant le cas de Jamal Kashoggi, tué au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul en 2018.

Le consul l'aurait "menacé de payer quelqu'un un million d'euros pour (le) tuer", a affirmé l'ex-chef d'entreprise mercredi au tribunal correctionnel de Marseille.

Désigné par l'accusation comme le corrupteur actif, qui aurait créé sa société pour ce pacte de corruption, l'ex-entrepreneur désormais au RSA a vu le parquet requérir contre lui une peine d'un an de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende dont la moitié avec sursis et une interdiction professionnelle de cinq ans.

"Non, il n'est pas menacé, pas extorqué, mais il ne tient pas sa promesse" de rétrocommissions, a estimé la magistrate.

Son avocate, Me Marylou Diamantara, a demandé au tribunal de le relaxer et de lui accorder le statut de victime: "S'il y avait eu un accord, je n'aurais pas déposé plainte et je ne serais pas là aujourd'hui", a-t-il voulu convaincre.

Interrogé durant l'enquête en audition libre, Samir Altawill avait contesté toute manœuvre de corruption et nié avoir proféré des menaces.

"L'immunité consulaire n'est pas applicable", a soutenu Mme Larrouy, selon laquelle "il est un prévenu lambda, même s'il semble ne rien craindre derrière ce paravent immunitaire". Il n’a plus jamais donné suite aux convocations judiciaires.

Jugement le 30 avril.

 

© Agence France-Presse

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