Istres
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Loisirs
Au salon de la gastronomie d'Istres, percer - un peu - le mystère du vin4min
Par Michel Montagne03/11/2024 à 06:00
A l'occasion de sa 36e édition, la vénérable manifestation - dont l'appellation exacte est "Salon du vin et de la gastronomie" innove en proposant à une vingtaine de curieux et/ou d'amateurs une master class entièrement consacrée au breuvage millénaire issu de la vigne
In vino veritas,
locution latine qui nous vient tout droit de l'Antiquité et qu'on peut traduire littéralement par "Dans le vin, la vérité".
Façon pudique de suggérer qu'en abusant quelque peu de ladite boisson, elle finit par délier les langues.
Que les choses soient aussi limpides que l'eau de source : aucun des participants à la master class animée avec passion par deux professionnels du vin, l'un caviste du cru (Yannick Ardouin de la Cavavin d'Istres), l'autre, viticulteur venu du Haut-Médoc, (Léopold Crouzet du Château de Saint Ahon), aucun donc n'a déballé de détails gênants au sujet de sa vie intime ni n'est reparti en titubant puisque personne n'a sifflé verre sur verre mais juste trempé ses lèvres ou encore recraché, avec élégance, le liquide dans un récipient adapté.
Il était ici moins question de balancer des vérités que de dissiper un peu du mystère qui entoure ce breuvage - alcoolisé - pourtant en apparence si familier et si présent, surtout dans notre paysage national.
Quel néophyte en effet n'a pas ressenti un léger complexe voire un gros malaise en compagnie d'un amateur éclairé, en l'observant d'abord lever lentement son verre ballon pour mieux étudier son contenu écarlate avec la mine de quelqu'un qui attend une apparition, puis faire tourner le liquide d'un coup de poignet assuré avant de le renifler d'un air concentré, pour ensuite le porter à ses lèvres, mais attention ! Pas pour l'avaler d'un trait mais le mâchonner comme s'il s'agissait d'un bout de viande trop ferme. Et cela tout en évoquant doctement à chaque phase de l'opération tour à tour le corps et la robe du vin, puis son arôme voire son bouquet, sans oublier de mentionner enfin son cépage, son chai, son cru, son tanin ou encore son millésime.
Bref, dans ce cas- là, on ne dit rien, on acquiesce et on se dit que "le pinard, c'est pas pour les ignorants comme nous".
Eh bien, c'est justement afin de désacraliser cet aspect ""rituel intimidant réservé aux initiés" que la master class a été offerte à un public composé de novices comme de connaisseurs, de jeunes comme de plus âgés, de femmes comme d'hommes, tous animés par une seule soif, celle de la connaissance.
En vidéo, les réactions de deux participants à la master class :
d'abord Emilie Florin, cette habitante d'Entressen avoue une préférence pour le vin blanc et a donc profité de l'occasion pour améliorer sa connaissance du rouge.
Ensuite l'Istréen Alain Duquennoy, cet amateur éclairé mais en continuel apprentissage est quant à lui enchanté de cette initiation et notamment d'avoir mis fin à une idée préconçue au sujet des vins nouveaux.
Enfin, l'interview de Yannick Ardouin, propriétaire de la Cavavin d'Istres qui détaille l'objectif de cette session dégustation et nous glisse un petit conseil au passage.
A retrouver également, une ambiance générale du salon avec les interventions de Ginette la Fosséenne et Jean l'Istréen