Marseille
-
Culture,
Loisirs
Marseille, nouvel eldorado du stand-up3min
Par Maritima 16/04/2025 à 12:10
Avec deux nouveaux comedy clubs depuis janvier, dont un ouvert par Gad Elmaleh, Marseille espère devenir un nouveau port d'attache pour les stand-uppers de la région, et contribuer à la professionnalisation des humoristes, loin de la place forte parisienne où la concurrence fait rage.
"Je n'avais pas imaginé au départ que ça allait être à Marseille", concède la star de l'humour Gad Elmaleh qui, quelques semaines avant le lancement de son comedy club parisien en lieu et place du cabaret "Michou", a ouvert en janvier sur le Vieux-Port le "Vig's", voisin de l'historique "Comédie club-Vieux port" parrainé par Kev Adams.
Avec le "Marseille Comedy Club", dernier né début avril, la deuxième ville de France compte désormais cinq comedy clubs, de quoi permettre au secteur de se structurer progressivement et aux humoristes d'envisager une carrière sans nécessairement quitter la région.
"C'est l'écosystème qui est important pour les comiques (...): il faut qu'ils aillent dans les autres salles parce qu'ils vont être meilleurs, il faut qu'ils gagnent leur vie aussi", relève Gad Elmaleh.
Quatre à cinq humoristes marseillais ou de la région se succèdent sur la scène du Vig's du jeudi au dimanche, rejoints le week-end par un invité venant de Paris, de Suisse, de Belgique ou encore du Québec.
Pour Gabrielle Giraud, étoile montante du stand-up marseillais, cette ouverture "met un coup de projecteur" sur la deuxième ville de France. "Des artistes de Paris viennent jouer à Marseille puisque Gad les invite et cela crée une dynamique qui est assez cool, l'eau du bassin se change un petit peu", analyse l'humoriste, au spectacle complet depuis un an.
"Moi qui ai commencé il y a trois ans, j'ai vu une multiplication des salles, des lieux dans lesquels on peut s'exercer, faire du stand-up", poursuit la trentenaire, même si "cela se structure doucement".
Mais "à Marseille, il n'y a pas de producteurs qui viennent nous voir, tout se passe encore à Paris" et cinq comedy clubs, ce "n'est pas énorme par rapport au nombre d'artistes, même si on a l'impression que ça pousse comme des champignons. À Paris, il y en a quarante", relativise-t-elle.
Comme pour l'OM
"Ma génération, quand on a commencé, on jouait une fois par mois et on était heureux. À Paris, il y en a qui jouent huit à dix fois par soir. Mais si on arrive déjà à faire en sorte qu'en une semaine à Marseille, un artiste puisse jouer tous les soirs, on aura franchi un pas incroyable", estime Sébastien Meï, cofondateur en 2021 du "Garage Comedy Club" qu'il a quitté pour ouvrir le "Marseille Comedy Club".
Fort de sa grande salle de 140 places, le lieu se présente comme le plus grand comedy club de la région et entend contribuer activement à la professionnalisation d'un milieu où les artistes sont encore très souvent payés au chapeau.
"Il y a cinq ans, quand j'ai ouvert le Garage, le premier objectif c'était de faire connaître le stand-up au public marseillais. L'étape de maintenant, c'est de faire comprendre qu'aller voir du spectacle vivant, ça a un coût. Comme aux matchs de l'OM, on paye nos places parce que derrière, il y a une économie", souligne Sébastien Meï.
Une économie qui se bâtit dès les cours que les comedy clubs proposent souvent aux aspirants stand-uppers.
"On nous parle beaucoup de talent, et c'est vrai qu'il y a des gens qui naissent drôles, (...) mais faire une blague, ça s'apprend, il y a une vraie technique derrière", explique Lisa Mapola, 30 ans, humoriste qui donne des cours à L'Art dû, où, comme Gabrielle Giraud, beaucoup de stand-uppeurs marseillais ont fait leurs armes.
"C'est dans la culture marseillaise de beaucoup rire, de se vanner, après la scène est un exercice quand même différent", abonde Thibaut Rivière, dont la boîte de production collabore à la programmation du Vig's.
"Ce que disent souvent les Marseillais, c'est que le but c'est de ne plus avoir besoin d'aller à Paris pour réussir, parce que Paris est un peu noyé par tous les comedy clubs, alors qu'ici c'est naissant, et on sent aussi que le public a l'appétit", complète-t-il.
Un public "particulièrement bouillant", confirme Gabrielle Giraud.
© Agence France-Presse
A lire aussi

Saint-Antonin-sur-Bayon
-
Culture
Exposition Bucco-Rhodania : une porte vers le temps des dinosaures en Provence

Velaux
-
Culture
Maritima Live à Velaux : “On a chanté, on a dansé, on a crié”

Martigues
-
Culture
À Martigues, l'épave des Laurons, objet de toutes les attentions

Aix-en-Provence
-
Culture
Fête de la musique : la ville d'Aix-en-Provence lance un appel à candidature