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Affaire Vasarely : la mise en examen de la principale suspecte annulée, mais les saisies d'oeuvres validées

3min

Par Maritima 30/04/2025 à 20:49

La mise en examen de la principale suspecte annulée, mais des saisies d'oeuvres validées: la Cour de cassation a tranché mercredi dans une longue saga judiciaire opposant la belle-fille du célèbre plasticien Victor Vasarely à son petit-fils.

L'affaire, instruite à Paris, porte le nom de Victor Vasarhelyi, dit Vasarely (1906-1997), créateur franco-hongrois de l'Op-Art et de la peinture cinétique.

Mercredi, la plus haute juridiction française a annulé la mise en examen de Michèle Taburno-Vasarely, belle-fille du célèbre plasticien.

Elle est accusée d'avoir dilapidé la fondation artistique du plasticien à son profit, en s'exilant aux Etats-Unis avec de multiples œuvres.

Ces accusations sont principalement portées par la fondation Vasarely, et le fils du plasticien, Pierre Vasarely, actuel président de la fondation.

Avec la décision de mercredi, la menace d'un procès s'éloigne pour Mme Taburno-Vasarely. Toutefois, quatre avocats et un notaire restent poursuivis dans cette information judiciaire ouverte après la plainte en 2009 d'un administrateur provisoire de la fondation.

"Il est temps de laisser Michèle Vasarely en paix", ont réagi ses avocates Julia Minkowski et Inès Giacometti, dénonçant une "vindicte" de Pierre Vasarely à l'égard de leur cliente "âgée de plus de 80 ans et en mauvaise santé".

Cette annulation, qui repose "sur des motifs de pure forme", "n'a que peu d'effet puisque depuis 2018, un mandat d'arrêt est émis à l'encontre de Mme Taburno", a de son côté fait valoir la fondation Vasarely dans un communiqué transmis à l'AFP.

 

"Excès de pouvoir" 

 

Dans les années 1970, la notoriété de Victor Vasarely a été comparable à celles de Pablo Picasso ou Salvador Dali.

De son vivant, il a donné à titre inaliénable des centaines d’œuvres à la fondation éponyme ouverte en 1971 à Aix-en-Provence.

Sa belle-fille, Mme Taburno-Vasarely, a été la présidente de cette fondation.

En avril 2023, deux juges d'instruction français se sont rendus à Porto Rico, où elle réside désormais et où elle a créé une nouvelle fondation, pour la mettre en examen pour abus de confiance et blanchiment.

En mars 2025, lors d'une audience devant la Cour de cassation à Paris, sa défense a dénoncé un "excès de pouvoir" des magistrats, qui ont agi au nom de l'Etat français au-delà des frontières hexagonales.

Dans sa plaidoirie, la défense avait relevé que le code pénal autorise les juges d'instruction à "procéder à des auditions" sous commission rogatoire adressée à un Etat étranger, mais n'évoque pas l'interrogatoire de première comparution (IPC), étape préalable à la mise en examen.

La Cour de cassation a eu la même lecture concernant les Etats-Unis, d'après son arrêt consulté par l'AFP.

Elle a estimé que les magistrats français ne pouvaient "se transporter aux Etats-Unis aux fins de procéder eux-mêmes à l'interrogatoire de première comparution de Mme Taburno suivi de sa mise en examen".

 

Retour des oeuvres ?

 

Reste la question du destin des oeuvres saisies à Porto Rico.

Lors d'une spectaculaire perquisition en avril 2023, la police fédérale américaine (FBI) avait saisi 112 tableaux dans la fondation de Mme Taburno.

Dans un rapport, contesté par la défense, un expert avait dénoncé les "conditions de stockage peu respectueuses ni professionnelles" des œuvres et estimé que la fondation "ne ressemblait aucunement à une fondation destinée à la promotion de l’œuvre de Victor Vasarely".

Depuis plus d'un an et demi, Mme Taburno se bat pour récupérer ces œuvres. Mais le 4 juillet 2024, la cour d'appel de Paris a jugé les saisies du FBI "parfaitement proportionnées".

Elle a notamment relevé que "les magistrats instructeurs" avaient justifié la saisie des œuvres pour procéder à leur "transfert vers la France" car elles constituent "des éléments de preuve".

Mme Taburno a contesté cet arrêt, assurant les détenir "en toute légalité".

Mercredi, la Cour n'a pas admis son pourvoi, validant ainsi les saisies sur le plan de la justice française.

Toutefois, d'après plusieurs sources proches du dossier, Mme Taburno conteste aussi le rapatriement des œuvres devant la justice américaine qui n'a pas encore tranché.

"Les opérations de saisies validées par la Cour de cassation, c'est désormais à la justice américaine de jouer son rôle et d'autoriser (leur) retour en France", a commenté la fondation Vasarely.

 

 

© Agence France-Presse (par A. Lec'hvien) 

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