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Prison avec sursis contre un ex-consul de Libye à Marseille pour corruption passive

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Par Maritima 01/05/2025 à 05:41

Un ancien consul de Libye à Marseille a été condamné en son absence mercredi à trois ans de prison avec sursis et 80.000 euros d'amende pour "corruption passive d'un agent public étranger", ayant réclamé des rétrocommissions à l'occasion d'un marché de travaux de rénovation dans le consulat.

En revanche, le tribunal correctionnel de Marseille a relaxé le chef d'entreprise, un maçon réfugié politique syrien en France depuis 2018, ne suivant pas les réquisitions du parquet qui avait aussi réclamé la condamnation de celui-ci au motif de l'existence d'un "pacte de corruption préalable" entre les deux hommes.

La plainte déposée par l'entrepreneur en novembre 2021 alors que les travaux avaient démarré, des enregistrements établissant les demandes de pots du vin du consul par intérim et les menaces proférées en cas de non-paiement des rétrocommissions ont convaincu le tribunal de la bonne foi du chef d’entreprise. Il avait évoqué deux demandes d’un total de 50.000 euros.

Après une audition libre réalisée par les enquêteurs au consulat, l'ex-consul, Samir Altawill, 48 ans, n'a plus donné suite aux convocations judiciaires et a donc été jugé par défaut.

A l'audience, l'entrepreneur avait expliqué que le consul et le comptable du consulat lui avaient dit que s'il ne versait pas les sommes réclamées, ils "pouvaient (lui) faire comme on a fait au journaliste saoudien", en référence à Jamal Khashoggi, tué au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul en 2018.

Une autre fois, le diplomate lui aurait dit qu’il allait "payer quelqu'un un million d'euros pour le tuer".

Désigné comme le corrupteur actif par le parquet de Marseille et même soupçonné d'avoir créé sa société aux seules fins de conclure ce pacte de corruption, le parquet avait requis contre lui un an de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende dont la moitié avec sursis et une interdiction professionnelle de cinq ans. Au-delà de sa relaxe, le tribunal l'a accueilli comme partie civile reconnaissant son statut de victime.

Un seul témoin avait conforté l'idée qu'un pacte préalable avait été conclu entre les deux hommes mais ses déclarations sont apparues "peu crédibles" aux yeux du tribunal.

Les juges ont écarté l'immunité diplomatique, estimant que la corruption "est un acte détachable de ses fonctions". "Les faits sont particulièrement graves", a indiqué la présidente Lola Vandermaesen.

Le tribunal a également condamné l'ex-consul à une interdiction pendant dix ans du territoire français et à la peine obligatoire d'inéligibilité pendant trois ans.

 

© Agence France-Presse

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