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Protection de l'enfance : dans les Bouches-du-Rhône, les associations dénoncent une "maltraitance institutionnelle"

3min

Par Maritima 27/11/2025 à 09:16

Dix associations de protection de l'enfance des Bouches-du-Rhône, réunies en collectif, dénoncent une "maltraitance institutionnelle" de la part du Conseil départemental dont elles sont partenaires, mettant en danger, selon elles, les enfants placés qu'elles ont en charge.

Le collectif "Alerte protection enfance 13", qui représente 80% des associations privées auxquelles le département a recours dans ce domaine, et prenant en charge environ 6.000 enfants, a fait état jeudi auprès de la presse de réductions de budgets et de suppressions de financements qui affectent les conditions d’exercice des équipes de terrain et "pèsent directement sur les conditions d'accompagnement des enfants".

Interrogé par l'AFP, le département, présidé par Martine Vassal (DVD) a indiqué mercredi que son budget dédié aux placements en établissements entre 2018 et 2023 avait augmenté de 50,2 millions d’euros. Sur cette même période, le "public cible", donc les enfants à placer, ont augmenté de 27%.

Les associations ont reconnu "l'effort" du département, mais regrettent qu'il soit "très insuffisant au regard des besoins" et surtout, selon elles, "piloté sans véritable inscription dans une stratégie de moyen terme" ce qui résulte en "des mesures essentiellement réactionnelles".

Les associations estiment que, depuis le rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) qui avait critiqué l'Aide sociale à l'enfance (ASE) des Bouches-du-Rhône en 2022, "la situation s'est aggravée".

Ce rapport dénonçait des dispositifs d'accueils saturés, et déplorait un pilotage stratégique et des moyens insuffisants, notamment en regard de l'extrême pauvreté de certains quartiers de Marseille. L'Igas avait aussi qualifié de "modeste" l'allocation de moyens du département au secteur associatif chargé de l'exécution des mesures.

Le collectif "Alerte" explique: "Il ne s’agit pas de brosser un tableau noir, mais de rappeler que derrière chaque ligne budgétaire, il y a un enfant dont la stabilité, la sécurité et l’avenir dépendent de notre capacité collective à agir".

Les associations donnent l'exemple d'un enfant de 9 ans "qui a vécu l'horreur chez lui", accueilli en foyer d'urgence depuis un an alors qu'il n'aurait dû y rester que 6 mois au maximum. Ce garçon a menacé les autres enfants avec un couteau, étranglé un petit de 4 ans, avant d'agresser les médecins à l'hôpital. La petite victime a été rendue "précipitamment" à sa mère, et le département a imposé le retour du garçon de 9 ans dans le même foyer.

"Que fait-on des 10 autres enfants terrorisés par lui. Ne leur doit-on pas la protection ?", s'interroge Anne Kiriakides, vice-présidente de l’association des foyers Delta Sud, ajoutant que le département a aussi refusé à cet établissement des moyens dédiés à cet enfant.

Le directeur de la Cnape, la fédération des associations de protection de l’enfant, Pierre-Alain Sarthou, a confirmé à l’AFP que les Bouches-du-Rhône "font partie des quelques départements sous grosse tension", dans lesquels "des directeurs de structures n’arrivent pas à se faire payer par les départements ce qu’on leur doit", et des modes de travail "dégradés", sans projet de services, "où l’on travaille à la chaîne".

 

 

© Agence France-Presse

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