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Narcotrafic à Marseille : "On ne peut pas lutter avec un budget d'austérité", alerte Jérémy Bacchi3min
Par Maritima 26/11/2025 à 08:44
"Un budget d'austérité pour les plus modestes et de non-austérité pour les plus fortunés". C'est le constat sévère que dresse le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône, Jérémy Bacchi, au lendemain du rejet historique du budget au Sénat.
Invité ce matin de la rédaction de Maritima, il a analysé une situation politique qu'il qualifie de "crise de régime" et a réaffirmé la nécessité d'un changement profond des institutions et des priorités nationales.
Un budget "injuste" et une droite sénatoriale dans la "surenchère"
Pour Jérémy Bacchi, le rejet du projet de loi de finances par le Sénat n'est pas une surprise. Il critique une droite sénatoriale qui, après avoir "marché main dans la main avec les gouvernements successifs de la macronie", chercherait désormais à se démarquer à l'approche de la présidentielle de 2027. "À 18 mois d'une élection présidentielle, [elle] essaie de faire oublier qu'ils ont été alliés", analyse-t-il, dénonçant une "surenchère".
Il fustige un budget qu'il juge profondément inégalitaire : "un budget d'austérité pour les classes moyennes, les couches les plus populaires, les apprentis, les jeunes, les retraités", et à l'inverse, un budget de "non-austérité, et loin s'en faut, pour les plus fortunés". Il pointe également du doigt les 8 milliards d'euros d'économies supplémentaires demandées aux collectivités locales, "le meilleur rempart, le meilleur amortisseur aux aléas de la vie".
Une "crise de régime" qui appelle à une VIe République
Au-delà des questions budgétaires, le sénateur voit dans la situation politique actuelle les symptômes d'un mal plus profond. "Nous sommes dans une situation inédite", explique-t-il, soulignant la difficulté de gouverner sans majorité absolue. Pour lui, il ne s'agit plus d'une "crise institutionnelle" mais d'une véritable "crise de régime".
Face à ce blocage, il estime que la Ve République est arrivée "à bout de souffle" et qu'il est "temps d'envisager autre chose". "Nous avons des institutions de la République qui dysfonctionnent parce qu'elles n'ont pas été créées pour ça", a-t-il affirmé, plaidant pour une réflexion sur "de nouvelles formes d'institutions pour revitaliser notre démocratie".
Narcotrafic : un manque de moyens criant
Revenant sur le fléau du narcotrafic, qui a fait l'objet de "l'appel de Marseille" dont il est à l'origine, Jérémy Bacchi a de nouveau dénoncé le décalage entre les discours et les actes. "Nous allons avoir à nouveau un budget d'austérité, bien loin des annonces faites chaque année par les différents ministres de l'Intérieur", a-t-il regretté.
Pour lui, la lutte contre le crime organisé nécessite un investissement massif dans les services publics, de la police à la justice en passant par l'éducation et la prévention. "Le rôle des sénatrices et sénateurs dans les jours à venir, c'est aussi de pointer ces contradictions et de mener la bataille pied à pied pour que nous puissions avoir un budget qui corresponde aux besoins des Françaises et des Français", a-t-il conclu.
🎧 Écoutez ici l'interview complète Jérémy Bacchi au micro de Didier Gesualdi
Retrouvez l'invité de la rédaction sur maritima radio du lundi au vendredi à 8h15 et 12h15 au micro de Didier Gesualdi
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