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Débat sur TF1 pour les législatives : le Conseil d'Etat rejette la demande de participation de LR

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Par Jean-Michel Darras25/06/2024 à 15:34

Le Conseil d'Etat a rejeté mardi la demande de LR de participer au débat télévisé sur TF1, qui opposera dans la soirée Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard, à cinq jours des législatives anticipées. Le juge des référés du Conseil d'Etat a rejeté la requête du parti de droite, demeuré hostile à l'alliance passée par son président Eric Ciotti avec le RN, qui estimait "hautement préjudiciable" son absence à ce débat télévisé, et n'avait pas obtenu gain de cause auprès de l'Arcom vendredi dernier.

Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard vont s'affronter sur le plateau de TF1 mardi soir, alors que l'extrême droite caracole en tête des sondages à cinq jours du premier tour d'élections législatives présentées comme historiques. Le Premier ministre, le président du Rassemblement national et le coordinateur de La France insoumise ont rendez-vous à 21h00 pour ce premier grand affrontement télévisé entre les trois blocs, dans la dernière ligne droite de cette campagne éclair.

C'est a priori Jordan Bardella qui a le plus à perdre durant cette soirée en "prime time". Après son succès aux européennes, le RN domine les sondages de premier tour, à 36% des intentions de vote selon l'Ifop, et peut caresser l'ambition d'une accession au pouvoir historique. Il devance la coalition de gauche Nouveau Front populaire (29,5%) et le camp présidentiel (20,5%).

Rien, jusqu'ici, n'a semblé casser la dynamique du candidat RN au poste de Premier ministre: ni le flou de son camp sur l'éventuelle abrogation de la réforme des retraites, ni son refus affiché d'être nommé à Matignon s'il n'obtient pas de majorité absolue à l'issue du second tour le 7 juillet - un "refus d'obstacle", avait taclé Gabriel Attal.

Dans le camp présidentiel, Emmanuel Macron multiplie les interventions dans la campagne, en dépit des mises en garde de ses alliés et de sa chute de popularité après sa décision controversée de dissoudre l'Assemblée nationale le 9 juin.

Les programmes des "extrêmes" mènent "à la guerre civile", a lancé le chef de l'Etat dans un podcast diffusé lundi. L'extrême droite "renvoie les gens ou à une religion ou à une origine", "divise" et "pousse à la guerre civile" et la France insoumise propose "une forme de communautarisme", "c'est aussi la guerre civile derrière", a-t-il lâché, poursuivant une stratégie de dramatisation du scrutin.

"Il nous a fait ça dans toutes les campagnes", a répondu Marine Le Pen sur RTL, affectant la sérénité. "C'est la stratégie de la peur", a renchéri son allié Eric Ciotti sur BFMTV/RMC tandis que Jean-Luc Mélenchon accusait Emmanuel Macron d'être "toujours là pour mettre le feu".

 

"Cristallisé" ?

 

Le débat peut-il changer les équilibres entre les trois blocs ? "Quel débat?", grince un cadre macroniste. "Les gens ont déjà choisi, c'est déjà cristallisé. Le débat ne va pas faire évoluer les choses. Peut-être que ça peut jouer sur les abstentionnistes" et "nous être profitable", nuance-t-il tout de même.

A quelques heures de ce débat, le Conseil d'Etat a rejeté la demande du parti Les Républicains d'y prendre part. Demeuré hostile à l'alliance scellée par son président Eric Ciotti avec le RN, le parti de droite estimait "hautement préjudiciable" son absence mardi soir à une heure de grande écoute.

Face au RN, quelque 200 personnalités socialistes, écologistes et macronistes ont appelé dans Le Monde la droite, le centre et la gauche à "afficher clairement dès maintenant" un accord de désistement en vue du second tour.

"Nous verrons au cas par cas", a répondu de son côté Manon Aubry (LFI), interrogée sur Sud Radio sur les désistements de candidats insoumis arrivant en troisième position.

Avant ce rendez-vous télévisuel, Jordan Bardella et Gabriel Attal ont réclamé la présence sur le plateau de Jean-Luc Mélenchon plutôt que Manuel Bompard. Ils estiment que l'ancien candidat à la présidentielle est le prétendant pour Matignon au sein du Nouveau Front populaire, appuyant volontairement sur une ligne de fracture à gauche.

Car les autres forces politiques de la coalition de gauche réclament toutes un candidat de "consensus", et la mise au ban de l'Insoumis qu'ils jugent trop "clivant".

Jean-Luc Mélenchon "n'est pas le leader du Nouveau Front populaire et il ne sera pas Premier ministre", a ainsi lancé lundi la patronne des Ecologistes Marine Tondelier à l'AFP.

"Le prochain Premier ministre sera insoumis", a répliqué M. Mélenchon sur France 2, mentionnant ses lieutenants - Manuel Bompard et Mathilde Panot en tête -  comme potentiels candidats au poste, sans s'exclure non plus clairement de la liste des prétendants.

Au passage, le leader insoumis a "mis en garde" les socialistes. "Mélenchon, c'est un nom qui fait ouvrir les portes quand on est dans les quartiers populaires. (François) Hollande, c'est un nom qui les fait fermer", a-t-il lâché à propos de l'ancien chef de l'Etat, candidat aux législatives en Corrèze.

 

avec © Agence France-Presse

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