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Le Rove : à 95 ans, Georges Rosso confie la mairie à son premier adjoint 2min
Par Joey Temple11/03/2025 à 07:15
Le doyen des maires de France, Georges Rosso, édile du Rove depuis 44 ans, a laissé sa place à son premier adjoint, Paul Sabatino. Un conseil municipal extraordinaire était organisé ce lundi soir entre émotions et succession.
Rarement un homme aura aussi bien porté son nom. Depuis ses 10 ans et son travail dans la résistance, Georges Rosso (rouge en italien) a le Parti communiste français chevillé au cœur. En 2008, son grand ami de droite Jean-Claude Gaudin n’avait pas manqué de le souligner en remettant “la Légion d’honneur à un rouge”. Pendant un demi-siècle, c’est au service des Rovenain.e.s qu’il a déployé son énergie. Après 10 mandats, dont 8 en tant que maire, le nonagénaire a donc passé la main ce lundi soir à son premier adjoint.
Obtenant sur les 28 votes, 25 pour et 3 abstentions, Paul Sabatino, a été élu pour devenir le nouveau maire de la commune de 5 000 habitants comme il avait été convenu il y a deux semaines lors de l’annonce de la démission de Rosso.
La lignée communiste en étendard
Devant la centaine de personnes qui avait fait le déplacement dans la salle des fêtes métamorphosée pour l’occasion, Paul Sabatino, 72 ans, reste humble. “Je peux dire que je suis le quatrième maire depuis 1947 de la même étiquette politique. Quatre maires dont un a fait un parcours exceptionnel.” Loin de toute pression et prêt à prendre le poste, le nouvel édile admet tout de même que “réussir à faire ce qu’il a fait sans le copier, ça va être très difficile”.
Partenaires de travail depuis les années 80, Georges Rosso et Paul Sabatino ont créé une relation fraternelle. La décision de laisser le poste de maire à Sabatino, bien qu’à son initiative, est “le fruit d’une réflexion commune mûrie”, assure le maire sortant. “Un geste d’une grande élégance de sa part”, souligne Sabatino qui a remercié à de multiples reprises celui qu’il appelle le “camarade Jo”.
Georges Rosso laisse aujourd’hui sereinement le siège qui l’a occupé depuis 1981. “Ma chance, c’est que je vais avoir un remplaçant qui était mon premier adjoint, quelqu'un dont je suis sûr. Je n’allais pas rater cette chance. Comme je dis toujours ‘le maire qui ne réussit pas la succession a tout échoué’”. “Même ça, je l’ai réussi”, lance quelques minutes plus tard l’ancien maire en passant l’écharpe à son successeur.
Par la force des choses, la soirée s’est également imposée comme une cérémonie d’hommage à Georges Rosso. Les figures locales du Parti communiste étaient présentes : Gaby Charroux, maire de Martigues, Pierre Dharréville ancien député ou Jérémy Bacchi, le sénateur et secrétaire général du parti dans le département. “Georges Rosso a œuvré pour que le Rove reste ce petit havre de paix du département”, salue le sénateur en se souvenant notamment de la lutte victorieuse contre le groupe Rothschild et son grand projet immobilier dans les collines voisines.
Le fascisme : danger républicain mais pas local
“Je ne suis pas un maire communiste, je suis un communiste maire”, insiste Georges Rosso. Ses valeurs “rouges”, l’édile les as développées très jeune pendant la guerre face à l’envahisseur fasciste. “Je suis républicain, communiste et antifasciste. Le fascisme que je vois arriver m’effraie”, lâche Rosso qui ne veut pas pour autant dresser de parallèle entre la situation aux échelons nationaux et les réalités locales.
Aux dernières législatives, sur la circonscription du Rove, le candidat de l'extrême-droite, Franck Allisio a été élu dès le premier tour. Le patron du RN dans les Bouches-du-Rhône a obtenu 44% des suffrages exprimés au Rove. Mais le nonagénaire communiste se veut rassurant pour 2026. “Les gens votent pour le maire. La commune, c’est le lieu de la démocratie, c’est la République, ce ne sont pas les mêmes élections”, explique-t-il.
D’ici 2026, grâce à son choix, Georges Rosso va pouvoir observer son successeur engranger de l’expérience sur une année dans sa nouvelle tenue de maire. Une année pour laquelle Paul Sabatino a fait un deal avec son prédécesseur, désormais simple adjoint dans son équipe municipale : Georges Rosso ne lui fera ni remarque ni conseil, sauf s’il les lui demande. Nul doute que le nouveau maire saura venir chercher la précieuse expérience de son camarade qui va également continuer de siéger au conseil de la métropole jusqu’à la fin de la mandature.
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