Quelle est la sortie de crise au niveau national ? Quelle stratégie pour la droite et le centre à Marseille en 2026 ? Invité exceptionnel de notre émission "Rue de la République", en partenariat avec La Marseillaise, le Président (Renaissance) de la Région Sud, Renaud Muselier, a livré son analyse sans concession de la situation. S'il n'appelle pas au départ d'Emmanuel Macron, il fustige l'incapacité des parlementaires à s'entendre et critique durement la majorité municipale marseillaise.

 

Crise nationale : "Je ne suis pas pour le départ du Président"

 

Interrogé sur la "triste fin du macronisme", Renaud Muselier se montre prudent. "Je ne sais pas comment ça va finir", a-t-il admis, mais il s'oppose à une démission du chef de l'État : "Je ne suis pas pour son départ, parce que je pense que ça ouvre la porte à d'autres problèmes pour l'avenir". Pour lui, la responsabilité du blocage incombe d'abord au Parlement. "Je n'arrive pas à comprendre que les parlementaires ne s'entendent pas, voilà, c'est ça qui m'énerve", a-t-il martelé, dénonçant les postures de chaque camp :

• Le Rassemblement National, qui réclame la dissolution "non pas pour régler nos problèmes collectifs [...] mais pour voter une loi d'amnistie pour Madame Le Pen".

• La France Insoumise, où Jean-Luc Mélenchon "voit bien que les socialistes qui arrivent quelque part à vivre sans [lui] reprennent du poids au niveau national".

Sur la suspension de la réforme des retraites, le président de Région, bien qu'y étant personnellement défavorable ("elle est absolument nécessaire"), y voit un compromis pragmatique pour éviter la chute du gouvernement. "Ça coûte encore plus cher de faire sauter le gouvernement que de lever la plume de la réforme", a-t-il justifié.

 

Marseille 2026 : "Ils sont mauvais"

 

Concernant les prochaines élections municipales, Renaud Muselier n'a pas été tendre avec l'équipe du Printemps Marseillais. "Je trouve qu'ils sont mauvais", a-t-il lancé. Interrogé sur ce que la majorité a réussi, il ironise : "Les Jeux Olympiques ? C'est nous qui sommes allés les chercher [...] et quand on les a amenés, ils votaient toujours contre !". Il a également qualifié de "honte absolue" l'inauguration récente d'un parc au nom de Jean-Claude Gaudin par une majorité qui, lors de son élection, scandait "Gaudin assassin".

Face à cela, il confirme travailler à la constitution d'un "socle commun" au niveau local, rassemblant sa majorité régionale (LR, Horizons, divers droite, écologistes raisonnables...). "Chez nous, ça marche", assure-t-il, reconnaissant que "l'unité est toujours difficile".

 

"Laissez-nous faire dans nos provinces"

 

Plus largement, Renaud Muselier a plaidé pour une véritable décentralisation, un "fédéralisme à la française". Il dénonce la situation actuelle où l'État se déresponsabilise sur les régions, citant l'exemple du nouveau SAMU de Marseille, financé par la Région. "Est-ce que c'est dans nos missions de payer le SAMU de Marseille ? Normalement, c'est plutôt l'État, non ?", s'est-il interrogé. "Je ne suis pas d'accord pour payer en permanence pour un système qui dysfonctionne", a-t-il conclu.

 

Retrouvez en vidéo l'interview complète de Renaud Muselier, invité de "Rue de la République" au micro de Didier Gesualdi et Léo Purguette de la Marseillaise.