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Élections municipales à Rognac : une quadrangulaire au second tour pour le plus grand bonheur de l'extrême-droite

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Par Joey Temple19/11/2024 à 20:30

Propulsé par les bons résultats du RN aux dernières législatives dans la commune, le candidat d'extrême droite Christophe Gonzalez va être bien aidé par la multiplicité de ses adversaires. Les trois autres candidats veulent être le rempart au RN, mais en maintenant tous leur liste respective, ils s'assurent de faire l'inverse.

Il ne pouvait pas rêver mieux. Avec une percée plus importante qu'attendue au premier tour (32.24%), Christophe Gonzalez espère "bien transformer l'essai" dimanche prochain. 

Une mission à laquelle ses adversaires ne comptent pas s'interposer en commun. Si le doute pouvait encore vaguement planer à l'annonce des résultats dimanche soir, il a vite été balayé par les trois adversaires du RN.

 

Trois digues pour un barrage inexistant

 

Arrivé second au premier tour avec 169 voix de moins que son rival, Willy Nicollet a instantanément tendu sa main aux électeurs dimanche soir. "Il faut se rassembler", expliquait-il alors en confirmant sa présence au second tour pour “battre le RN”. Un sur trois.

Quelques mètres plus haut, cloitrée dans son bureau, la sortante Sylvie Miceli-Houdais ne laisse même pas la porte s’entrouvrir. “Monsieur Nicollet, ne sera pas un rempart au RN. Je ne vois pas d’autre rempart que la maire sortante”, explique-t-elle. Deux sur trois.

Lundi soir, comme le reste des Rognacais, la maire sortante découvre que Maël Vala-Viaux, leader de la liste sans étiquette arrivée quatrième (14%), se maintient également. “Nous sommes la seule alternative entre RN et les anciens colistiers de la candidate de la majorité sortante”, écrit sur ses réseaux sociaux la liste du quadragénaire novice en politique. Trois sur trois. 

C’est une aubaine pour le RN. Christophe Gonzalez le reconnait aisément : "au vu des résultats, ça joue en ma faveur."  Avec trois listes en face de lui qui le prennent comme adversaire principal, il s’assure de voir les voix se diviser chez chacun d’eux pour tranquillement finir premier.

Le patron du RN des Bouches-du-Rhône, Franck Allisio, déclarait dimanche soir, sourire aux lèvres, “lorsqu’on est en tête du premier tour, normalement, on est en tête du second tour dans des municipales”. Difficile de lui donner tort avec les derniers éléments.

 

Se laisser perdre en 2024 pour vivre en 2026 ?

 

L'entre-deux-tours est bien lancé, et chacun va se battre pour gagner les quelques voix qui feront la différence. Celles qui sont allées pour la liste de gauche portée par Noré Boudissa (7%) d'abord, mais surtout celles qui ne se sont pas exprimées.

Le taux de participation dépassait à peine la moitié d'inscrits pour le premier tour (51.2%). L’objet principal de la campagne va donc être de réussir à motiver les électeurs qui ne se sont pas déplacés au premier tour et qui pourrait faire fortement pencher la balance. 

Il est important de rappeler que ce scrutin express, imposé par les démissions en cascade, donnera les clefs à un édile pour seulement un an et demi. En mars 2026, comme toutes les communes de France, Rognac se rendra de nouveau aux urnes. S’associer aujourd’hui avec des adversaires pourrait ternir l’image des candidats et les décrédibiliser en 2026.

Alors, choix naïf pour une défaite difficilement évitable ou défaite volontaire pour ne pas se salir et rester crédible en 2026 ? Chacun aura sa lecture. Mais dans leur volonté de survivre dans le paysage politique de la commune, les trois candidats laissent peut-être Rognac s’ériger comme l’avant-première de la vague bleu-marine qui pourrait bien déferler sur les mairies françaises en 2026.

 

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