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"On est exploités" : des médecins diplômés à l'étranger dénoncent la précarité de leur statut3min

Par Jean-Michel Darras13/02/2025 à 11:00
Des associations de défense des "Padhue", les médecins diplômés hors de l'UE qui travaillent dans les hôpitaux français, alertent sur la précarité de leur statut et sur les "iniquités" du concours visant à les régulariser. On vous propose deux témoignages.
Les médecins étrangers dénoncent l’instabilité de leur situation. Soumis à des contrats précaires et à des conditions de travail difficiles, ces professionnels de santé se retrouvent souvent dans une situation de précarité administrative.
Ali Mofredj, anesthésiste à l'hôpital de Salon-de-Provence, répond à Manuel Danloy.
En 2024, 10.000 candidats ont participé au concours, dont 7.000 déjà présents sur le territoire, selon les syndicats. D'après le ministère de la Santé, sur 4.000 postes ouverts, 3.800 Padhue ont finalement été admis, dont 3.235 sur "liste principale" et 638 sur "liste complémentaire". Le collectif Ipadecc dénonce des "iniquités", avec des notes minimales requises qui varient d'une spécialité et d'une année sur l'autre.
Organisé par Ipadecc et soutenu par le syndicat SOS Padhue et la CGT, un rassemblement a réuni une vingtaine de Padhue à Paris, mercredi. "On rend un grand service aux hôpitaux français, mais on exerce sous un statut précaire", a déploré Redha Kettache, urologue venu de Nice, au lendemain d'une garde, pour manifester. "On a les mêmes responsabilités que les autres médecins, mais on est sous-payés."
Retrouvez l'interview du Docteur Kahina Ziani, psychiatre, addictologue et porte-parole de SOS Padhue. Elle est au micro de Noria Boucenna.
Plusieurs milliers de médecins à diplôme étranger exercent depuis des années dans les hôpitaux sous des statuts précaires, indispensables au fonctionnement d'un secteur en sous-effectif chronique. Suite à l'extinction d'un régime dérogatoire, les Padhue doivent réussir un concours très sélectif dont ils contestent les modalités et le nombre de places limité pour continuer à exercer.
"Dans ma spécialité, tous ceux qui avaient en dessous de 14,7 de moyenne n'ont pas été pris", le jury ayant décidé d'attribuer moins de postes que prévu, regrette Redha Kettache. "On travaille 75 heures par semaine, on n'a pas le temps d'ouvrir un livre pour réviser".
"On ne sait pas si on pourra toujours exercer. Je fais des bilans trimestriels, et je dois dire à mes patients que je ne peux pas leur donner un rendez-vous, j'ai la boule au ventre. Si j'échoue encore en 2026, je devrai devenir boulanger !", a-t-il ajouté.
Sarra Souii, qui exerce en France en tant que psychiatre depuis 3 ans et demi, n'a pas non plus été admise au concours. "Je ne peux pas me projeter, alors que j'ai une file de 130 patients. Mon titre de séjour s'arrête le dernier jour de mon contrat. C'est le parcours du combattant".
avec afp
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