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Mobilisation à la Timone : les brancardiers de bloc tirent la sonnette d’alarme3min
Par Nordine Ali-Saïd03/06/2025 à 18:05
Ce mardi matin, les brancardiers des blocs opératoires de l’hôpital de la Timone à Marseille ont une nouvelle fois manifesté. Manque d’effectifs, matériel vétuste : ils dénoncent des conditions de travail dégradées et appellent à des mesures concrètes. Une rencontre est prévue ce jeudi avec la direction.
À Marseille, les brancardiers des blocs opératoires de l’hôpital de la Timone se sont mobilisés pour la deuxième fois ce mardi matin. Devant l’établissement, tracts à la main, ils ont alerté les usagers et la direction sur un double problème : un manque chronique de personnel et un matériel devenu inadapté. « Aujourd’hui, nous sommes huit pour 49 salles d’intervention », souffle une brancardière. « On demande depuis 2023 un renfort de quatre agents par jour, soit deux par vacation. Ce n’est pas un conflit, mais un cri du cœur. On veut juste pouvoir bien s’occuper de nos patients. »
Un effectif divisé et une mutualisation contestée
Avant la réorganisation du service, ils étaient 23 agents mobilisés chaque jour. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 16. La mise en place de la mutualisation entre les blocs, qui a mis fin au système de sectorisation, est pointée du doigt.
« Quand il y avait un brancardier dédié à chaque bloc, on arrivait à travailler correctement. Maintenant, on court partout, et on ne s’en sort plus. Plus le temps passe, plus la situation se dégrade », déplore un agent.
Matériel vétuste et tensions physiques
Outre le manque d’effectifs, les brancardiers dénoncent l’état du matériel, notamment les brancards. « Certains n’ont pas de freins, d’autres pas de barrières, et il y en a même qui sont tenus avec des bandages », dénonce une autre salariée. « Sans système directionnel, les brancards partent sur le côté. Avec le poids des patients, nos dos en prennent un coup. Ce n’est pas digne d’un des plus grands CHU d’Europe. On arrive au travail fatigués, sous tension, et on passe nos journées à s’excuser auprès des patients. »
Les agents demandent une dotation de 50 brancards neufs pour renouveler complètement le parc.
La direction promet des échanges
Le directeur du groupe hospitalier de la Timone, Adrien Baron, affirme qu’une rencontre est prévue ce jeudi avec les agents et leur syndicat CGT. « Nous allons revoir les équipes, proposer des améliorations sur le matériel et les conditions de travail, et discuter de la question des effectifs. »
Concernant les brancards, il reconnaît une flotte « vieillissante » et n’exclut pas l’achat de nouveaux équipements. « Sur le papier, l’effectif semble suffisant, mais l’absentéisme perturbe l’organisation. Quant au système de guidage ou aux brancards motorisés, ce n’est pas encore un projet à l’étude. Si l’on ouvre ce chantier, ce sera à l’échelle de tout l’AP-HM. Mais il faudra passer par un appel d’offres, cela prendra du temps. »
En attendant les annonces de jeudi, les brancardiers espèrent que leur mobilisation permettra enfin de faire bouger les lignes.
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