Philippe Arcamone, président délégué régional, invité de Maritima, rappelle que "la misère n'est pas plus belle au soleil" et que la détresse ne prend pas de pause. Il alerte sur un effet ciseau dangereux : des besoins qui augmentent partout, y compris dans les "zones blanches", et un "désengagement de l'État" avec des baisses de subventions "drastiques".

 

"La bascule va très vite" : personne n'est à l'abri

 

Alors que le Préfet a déclenché le plan hiver en début de semaine, Philippe Arcamone le rappelle : la grande précarité peut toucher tout le monde. "Ça peut arriver à tout le monde. J'ai personnellement croisé au sein des maraudes des gens qui avaient une situation, et puis un accident, le licenciement, le chômage, les difficultés familiales... la bascule va très vite".

La Croix-Rouge, à travers ses maraudes, ses unités locales et ses diagnostics territoriaux "minutieux", s'efforce d'aller vers ces personnes de plus en plus isolées, qui ne font "même pas la démarche" de demander de l'aide. Le temps passé avec elles est "précieux" pour recréer du lien et tenter un "relèvement" : "C'est de la haute couture, c'est pas du prêt-à-porter", résume-t-il.

 

Précarité étudiante, fracture numérique : les nouveaux visages de la détresse

 

La crise ne touche plus seulement les grandes villes. Le président de la Croix-Rouge note une augmentation des "zones blanches" et des difficultés nouvelles comme les "ruptures numériques", l'"accès aux soins" ou encore la "précarité alimentaire", qui est devenue "insupportable au niveau de la jeunesse" et des étudiants.

Pour affiner les dispositifs de réponse, les bénévoles de l'action sociale de toute la région se réuniront d'ailleurs à Aix le 14 novembre prochain.

 

"On alerte sur la baisse des subventions"

 

Face à cette augmentation des besoins, Philippe Arcamone se dit "préoccupé" par le "désengagement de l'État". "Nous alertons sur le fait qu'il y a de partout des baisses de subventions", a-t-il déclaré, qualifiant ces coupes de "drastiques" et "sans discussion".

"Nous sommes le dernier recours pour qu'elles puissent raccrocher le wagon et reprendre de la dignité", insiste-t-il. Il appelle à une "réflexion plus humaine" de la part des pouvoirs publics, car baisser les moyens à ce niveau-là a des conséquences directes sur les plus vulnérables.

 

Comment aider ?

 

Philippe Arcamone rappelle que chacun peut agir :

1. Regarder autour de soi : "Dans son voisinage, son immeuble, son entreprise, sa fac... Parfois à côté de nous, il y a des mains à tendre".

2. Rejoindre la Croix-Rouge : les unités locales accueillent les bénévoles pour participer aux actions.

3. Appeler le 115 : si vous voyez une personne en détresse dans la rue, le 115 reste le numéro d'urgence pour signaler la situation.

 

Retrouvez l'invité de la rédaction sur maritima radio du lundi au vendredi à 8h15 et 12h15 au micro de Didier Gesualdi