C'est par un simple courrier arrivé sur le bureau du maire le 12 février dernier que l'annonce a été faite. Le bureau de poste de Ferrières va fermer ses portes en raison d'une baisse de fréquentation d'environ 48%. Seules les opérations dédiées aux professionnels devraient perdurer ; le reste sera assuré par trois relais Poste situés au Spar, Carrefour Market de Ferrières et à Auchan.

Alerté depuis quelques temps par cette menace, le maire avait déjà écrit un premier courrier ; cette fois, face à une telle décision, il appelle, avec le comité de vigilance postale, à une forte mobilisation de la population. « C'est tout simplement inadmissible, martèle-t-il. On ne peut pas être d'accord avec ça. La casse des services publics continue. Il y a trois ans, la Poste de Lavéra avait fermé. Tout ceci ne laisse rien présager de bon, d'autant que le ministre Bruno Lemaire a récemment annoncé vouloir dégager 10 milliards d'euros d'économie. Cela se fera au détriment des services publics, de l'Education nationale, de l'Hôpital... Il faut entrer en résistance. » C'est bien ce que compte faire le comité de vigilance postale qui prévoit plusieurs mobilisations devant les locaux.

 

"C'est inacceptable"

 

« C'est une atteinte au bien commun, estime Francis Fournier, président du comité. On a de cesse d'amputer nos services publics, c'est inacceptable. C'est avec toute la population à nos côtés que l'on peut s'opposer à cette fermeture. Je pense que beaucoup de personnes vont se sentir concernées. » Et pour cause, la Poste de Ferrières tient une place prépondérante dans la ville. Pour beaucoup, elle est d'ailleurs encore considérée comme le bureau central (c'est celui de Jonquières N.D.L.R). « Ce bureau répond à d'importants besoins des habitants, explique Gaby Charroux. Il y a ceux de Notre-Dame des Marins, de Canto-Perdrix, de Ferrières qui en profitent. Mais pas seulement, aussi ceux de Tholon et Figuerolles » ; même jusqu'à Saint-Mitre-Les-Remparts. Des tracts pour inciter les habitants à rejoindre le mouvement devraient ainsi être bientôt distribués, et des dates de mobilisations sont à l'étude. « Quoi qu'il en soit, nous ne lâcherons rien, poursuit Francis Fournier. Si ce bureau ferme, que va-t-il se passer ? Celui de Jonquières, déjà saturé, va être encore plus engorgé. Et ce n'est pas possible pour une ville comme Martigues de perdre un tel bureau. » 

 

"La Poste est devenue une banque"

 

Sollicitée, la direction de La Poste s'est simplement fendue d'un communiqué laconique : « Nous avons eu des échanges avec le maire pour évoquer la présence postale dans la ville de Martigues. La concertation est en cours à date ». En effet, il est important de rappeler que la Poste ne peut fermer un bureau aussi simplement. En contrat avec l'Etat, elle doit assurer, ce que l'on appelle, une présence postale territoriale. Ce contrat, dont le renouvellement pour les années 2023 à 2025 a été signé en février de l'année dernière met clairement en avant des ambitions de « qualité de service, d’offre de service et d’accessibilité. » Des arguments qui font doucement sourire Gaby Charroux : « La Poste est devenue une banque et elle se comporte comme telle, avec un souci de rentabilité. Ils ne tiennent aucun compte de cette obligation de présence postale. » Pour preuve, la procédure légale qui préside une telle fermeture n'est pas respectée, notamment en ce qui concerne les délais d'annonce et l'obligation de recueillir l'assentiment du maire de la commune ; « ce qu'ils n'auront jamais », conclut Gaby Charroux.   

 

crédit photo Fred Munos Maritima médias