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Habitat indigne : "Près de 900 familles" relogées en sécurité grâce au permis de louer, explique David Ytier3min
Par Maritima 17/09/2025 à 11:19
Invité de la rédaction de Maritima ce mercredi matin, David Ytier, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence délégué à la lutte contre l'habitat indigne, a détaillé le plan d'action métropolitain. Face aux "marchands de sommeil", des sanctions plus lourdes, incluant la prison, sont désormais une réalité.
Depuis le drame de la rue d'Aubagne à Marseille, qui a agi comme un "électrochoc", la lutte contre l'habitat indigne est devenue une compétence métropolitaine pour les 92 communes du territoire. Si le risque d'un nouveau drame ne peut jamais être totalement écarté, des dispositifs sont en place pour "lutter de manière très intense" contre ce fléau, a assuré David Ytier au micro de Didier Gesualdi.
Le permis de louer, outil central de contrôle
Au cœur du dispositif se trouve le "permis de louer". Cet outil oblige un propriétaire à obtenir une autorisation avant de mettre son bien en location dans des périmètres définis. "Un inspecteur vient, regarde l'état du bien, l'appartement lui-même mais aussi les parties communes", explique le vice-président. En cas de non-conformité, le permis est refusé et le propriétaire est incité à réaliser des travaux, souvent avec des aides financières à la clé.
L'objectif est clair : s'assurer que les locataires qui entrent dans un logement "puissent y être en sécurité".
Des "poches d'habitat indigne" ciblées sur tout le territoire
Cette mesure ne s'applique pas partout, mais dans des zones ciblées où le bâti est vieillissant. Il s'agit notamment des "centres anciens et centres historiques", considérés comme "l'âme de nos villes de Provence".
Plusieurs communes de la métropole ont déjà identifié ces secteurs et appliquent le permis de louer, notamment :
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Marseille (Noailles, Belle de Mai, Saint-Charles)
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Port-de-Bouc
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Marignane
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Aix-en-Provence
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Istres
Marchands de sommeil : "Des peines de prison tombent, et tant mieux"
Face aux propriétaires qui profitent de la "détresse humaine", David Ytier se montre ferme. Il confirme qu'il existe toujours des "marchands de sommeil" sur le territoire, mais salue la prise de conscience de "toute la chaîne d'action publique, y compris de la justice".
Les sanctions sont de plus en plus lourdes et ne se limitent plus aux amendes. "Aujourd'hui, il y a des peines de prison qui tombent, et j'ai envie de dire enfin et tant mieux", a-t-il martelé, qualifiant ces propriétaires de "délinquants" et de "criminels".
Des résultats concrets et un travail transpartisan
Le dispositif porte ses fruits. Depuis sa mise en place en 2019, le permis de louer a permis d'agir sur 700 logements à Marseille et un peu plus de 200 en dehors. Ces biens, qui avaient fait l'objet d'un refus initial, ont été rénovés par leurs propriétaires et remis en location dans des conditions de sécurité conformes. "On a permis de changer la vie de 900 familles qui sont aujourd'hui logées en sécurité", a conclu David Ytier.
Il a souligné que ce sujet dépassait les clivages politiques, et que l'essentiel était "d'avoir des résultats" pour changer concrètement la vie des concitoyens.
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