Sur son talus de terre qui surplombe le circuit, Jérémie observe les motos faire des tours. Parmi les pilotes, Maxime, son fils de 12 ans. Le sujet a déjà été abordé, il est hors de question d’aller rouler dans la colline. "Quand j'étais jeune, j'ai fait ces bêtises-là. C'est très dangereux, il y a les promeneurs, les chasseurs, les animaux, ce n'est pas encadré. Si on tombe, c'est compliqué de prévenir les secours. Ça m'est déjà arrivé de me retrouver seul sans personne pour m'aider".  "Ça fait 40 ans que je suis dans la moto, le cross bitume, je suis contre à 100 %. Ça nuit à notre activité, déjà qu'on est mal vu", ajoute de son côté Christophe qui accompagne également son fils de 17 ans sur le circuit de Châteauneuf. Et la moto en colline, ce n'est pas structuré, c'est devenu très dangereux."

Un danger qu’il faut prévenir. C’est une partie du travail de Jean-Baptiste Maronné. Cet ancien pilote professionnel dispense des cours depuis une dizaine d’années. "J'ai l'impression que la pratique moto a le vent en poupe : tout le monde veut s'y mettre, mais tout le monde ne s'y met pas de la bonne manière. Aujourd'hui, les motos-clubs font un travail extraordinaire où tout est sécurisé et encadré. Ça évite les problèmes qu'on voit hors circuit, car les ados et jeunes adultes se sentent invulnérables alors qu'ils sont vulnérables."

Mais, alors qu'il y a eu un mort dimanche dernier à Fos, comment faut-il s’y prendre, répression ou prévention, pour endiguer la pratique ? Gabriel Pappalardo est responsable technique du moto club de Châteauneuf. "Avec une moto, on a ce sentiment de liberté, qu'on peut aller où on veut, mais on pratique un sport qui est très dangereux, en colline d'autant plus. C'est pour ça qu'il faut pousser les jeunes à venir sur des circuits officiels, car la répression ne changera rien". Reste encore à franchir la barrière financière qui peut être un frein pour beaucoup. Mais Gabriel Papallardo insiste, il faut mettre le prix, car ça pourrait être celui de la vie.