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Archives : au lendemain des effondrements d’immeubles, la douleur et la colère des Marseillais 4min
Par Cassandre Amouroux05/11/2024 à 06:00
Le drame de la rue d’Aubagne a profondément traumatisé la deuxième ville de France. Revivez en images les moments forts qui ont suivi ce jour noir.
Le 5 novembre 2018 à 9h05, deux immeubles tombent rue d’Aubagne à Noailles. Les numéros 63 et 65 ont laissé place à des gravats et à de la fumée blanche. Le périmètre est bouclé, un troisième immeuble menaçant de s’effondrer sera détruit par les marins-pompiers. Les habitants sont choqués, les riverains de Noailles le savent : le 65 est habité. Les recherches commencent et dès le lendemain un premier corps sera sorti des décombres.
Rapidement, les associations et les collectifs s’insurgent. Le numéro 63 appartenait à la mairie et la dangerosité des immeubles du secteur avait été signalée. Jean-Claude Gaudin, maire de l'époque, se défendra à plusieurs reprises. Sur cette image ci-dessous, il s'exprimait pour la première fois sur les lieux alors que les recherches commençaient. Derrière lui, on aperçoit son adjoint chargé de la prévention des risques, Julien Ruas. Il fait partie des prévenus qui comparaîtront lors du procès à partir de jeudi.
Le 10 novembre 2018, l’heure est au recueillement et aux questions. Une marche blanche rassemble plusieurs milliers de personnes. Certains demandent la démission du maire. À quelques rues du cortège, un balcon s’effondre et blesse légèrement trois personnes. La psychose s’empare des habitants, les Marseillais ont peur. En parallèle, des centaines de personnes sont évacuées au fil des jours.
Quelques jours plus tard, c’est une autre manifestation qui descend jusqu’à la mairie centrale. La sidération a laissé place à la colère, la municipalité est visée par le cortège. L’incurie des pouvoirs publics et le laisser-faire sont pointés du doigt. Ce soir-là, l’Hôtel de Ville est protégé par des dizaines de barrières et le cortège est accueilli par de nombreux CRS. Rapidement, les manifestants sont gazés. Le divorce avec la municipalité semble consommé.
Les mobilisations contre le mal-logement vont se poursuivre à Marseille. Le tissu associatif né du drame de la rue d’Aubagne est particulièrement actif. Le combat pour les délogés et pour un habitat digne est porté par des citoyens. 40 000 logements sont estimés insalubres dans la ville, soit un Marseillais sur huit concerné.
L’événement a profondément marqué les habitants et mis en lumière une gestion municipale défaillante depuis de nombreuses années. Deux ans plus tard, une première sanction tombe : Marseille change de couleur, la gauche remporte les élections municipales.
Le procès du drame de la rue d’Aubagne s’ouvre ce jeudi, il est ouvert au public et doit durer jusqu’en décembre. Ce procès déjà annoncé comme historique pourrait être un tournant crucial dans la lutte contre le mal-logement.
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