Une mobilisation massive pour une cause essentielle

Il y a quelques heures, s’est terminée la 4e édition de la Nuit de la Solidarité à Marseille. Plus de 200 bénévoles formés ont arpenté les rues de la cité phocéenne dans des groupes de cinq, chacun évoluant dans un secteur défini. Leur objectif : recenser les personnes sans-abri et les orienter vers des solutions d’urgence.

Laurent, un des bénévoles mobilisés, souligne les défis d’une telle mission : « Le risque, c’est de passer à côté d’une personne qui serait sans-abri et de ne pas oser aller vers elle car elle n’en donnerait pas l’apparence. »

Les échanges avec les sans-abris sont facilités par un questionnaire composé de 17 questions, comme l’explique Stéphanie Tomasi, bénévole : « On a un questionnaire de 17 questions qui va servir à compiler les informations, mais il faut avant tout être à l’écoute. Un bénévole dialogue et l’autre note les réponses pour que l’échange se déroule au mieux. »

"Je suis à la rue depuis 2 ans, ça commence à être bien dur"

Dans le quartier du Prado, un homme de 48 ans, vêtu d’un manteau et d’une casquette noire, partage son quotidien après avoir échangé avec une maraude : « J’ai caché mes objets personnels et je me déplace avec mes papiers par peur de me faire tout voler. Ça commence à être bien dur. » Il fait partie d’une dizaine de personnes croisées dans ce secteur au cours de la nuit.

En 2024, 442 personnes sans-abri avaient été rencontrées lors de la Nuit de la Solidarité, soit une hausse de 29 % par rapport à 2023. Ces chiffres permettent d’adapter les réponses locales, comme l’ouverture de gymnases en période de grand froid, la mise à disposition de douches publiques ou encore la distribution de repas par le Samu Social.

Un projet porté par la Ville et ses partenaires

La Nuit de la Solidarité est un projet coordonné par la Ville de Marseille en collaboration avec des associations telles que La Cloche, qui participe à la formation des bénévoles. Pour le maire Benoît Payan, cette initiative est essentielle : « La ville n’a pas la compétence de faire ça, et alors ? Je veux rendre la dignité aux gens. On ne veut pas attendre que l’État le fasse. »

Il a tenu à remercier les bénévoles, la préfète Isabelle Epaillard, Olivia Fortin (maire des 6e et 8e arrondissements) et tous les partenaires pour leur implication dans ce projet.