C'est une commémoration très sensible qui, l'année dernière, avait donné lieu sur l'ensemble des établissements du territoire national à des centaines d'incidents et de provocations durant la minute de silence.
Le fait majoritairement de petits malins qui n'ont trouvé que la bêtise pour se faire remarquer mais aussi, en nombre heureusement moindre, de profils radicalisés plus inquiétants..

Des situations qui peuvent se révéler explosives en premier lieu pour les enseignants, lesquels, aux avant-postes, sont les plus exposés.
Enseignants de toute façon suffisamment malmenés au gré des réformes depuis de nombreuses années - le ''nouveau'' gouvernement ne faisant pas exception - pour qu'en sus, on ne les jette pas en pâture avec comme mot d'ordre ''faîtes pour le mieux'' qu'on peut traduire de façon triviale par ''débrouillez-vous''. 
Mais tout aussi grave, des incidents dont les conséquences finissent par rejaillir sur l'Éducation nationale et, in fine, sur notre société elle-même en exacerbant les tensions qui la traversent aujourd'hui.

Ce mardi, au lycée Jean Lurçat, les professeurs, en mission déminage mais bénéficiant du soutien sans faille et indispensable de leur direction, sont parvenus non seulement à instaurer de l'apaisement mais surtout à susciter de l'émotion et de l'échange auprès de leur élèves. 

Ce jour-là, c'est l'humain, mis au premier plan, qui a permis cette réussite, mais l'humain, dans l'Éducation nationale comme dans tout service public, c'est d'abord une question de moyens accordés par l'État.
Et dans ce domaine, il y a des économies qu'on finit toujours par payer très très cher.