Depuis la première montée en 2019, et malgré un bref passage en Nationale 2 conclu par un titre de champion de France, le VSVB est installé en deuxième division française. Au vu des récents événements au club, cette année 2025 sera sûrement la dernière en Élite.
En décembre, lors de la dernière assemblée générale, l'actuelle présidente Christine Mouradian, en place depuis trente-cinq ans, a vu sa gestion du club remise en cause par certains adhérents et s'est interrogée sur le bien-fondé de rester au VSVB. « Un club, c'est comme une famille, indique la présidente. Lorsqu'il y a des désaccords ou des interrogations, on se met autour d'une table et on en discute. Malheureusement, cette fois, le dialogue était rompu. Je n'ai pas retrouvé les valeurs de solidarité et de partage qui me tenaient à cœur, alors j'ai préféré partir. » Christine Mouradian passera officiellement le flambeau à la nouvelle direction qui sera élue lors de la prochaine assemblée générale à la fin de la saison sportive.

 

"On savait que si elle partait, c'était la fin"

Pendant la majorité de la saison, les joueuses ont été laissées avec très peu d'explications ou d'informations sur leur avenir sportif. « On nous a parlé d'un problème de trésorerie pour justifier cette décision, explique Laure Embry, réceptionneuse-attaquante et capitaine de l'équipe première. L’Élite
représenterait un budget trop important pour les dettes accumulées du club.»
Même si la mairie a toujours soutenu le VSVB dans cette aventure, cette fois, le choix de ne pas continuer en Élite a été pris. « Christine était la dernière à soutenir notre équipe, on savait que si elle partait c'était la fin », soupire Béline Thibaut, réceptionneuse-attaquante licenciée au club depuis huit ans.
Un projet semble tout de même se dessiner. Avec les futurs dirigeants, il aurait été décidé de redescendre d'une division, en Nationale 2, pour permettre au club de faire des économies et de mettre l'accent sur la formation des plus jeunes. Cet arrangement est critiqué par les joueuses d'Olivier Conte qui ne se sentent pas prises en considération. « On a appris beaucoup trop tard qu'on ne repartait pas en Élite, déplore Béline Thibaut. Les délais sont très courts pour trouver un autre club, il faut s'y prendre tôt. »

 

"Ne pas prendre en compte notre investissement est un manque de respect"

 

Pourtant, après une saison régulière compliquée et alors qu'il ne reste plus qu'un match, le maintien est assuré pour le Vitrolles Sports Volley-Ball. Avec cinq victoires pour neuf rencontres, les Vitrollaises sont aujourd'hui à la deuxième place du classement des Play-down. « On a quand même maintenu le club en Élite, ça demande beaucoup d'investissement, rappelle Yousra Souidi, libéro et coach des garçons M13. Et aujourd'hui, pour une question d'argent, on ne veut plus de notre équipe. »
À tous les niveaux, les résultats sont bons, toutes les catégories seniors se maintiennent, certaines montent, et les jeunes ont réalisé des parcours plus qu'honorables en Coupe de France.
Les joueuses ont toutefois été récemment invitées à participer au futur projet. Mais les conditions fatigantes endurées cette année, résultat de cette situation financière à laquelle s'ajoute une mauvaise organisation, ont fini par dégoûter les volleyeuses qui ne souhaitent pas rester pour la plupart. Vitrolles pouvait pourtant se vanter d'avoir des licenciées très fidèles, avec un noyau dur composé de joueuses inscrites depuis plusieurs années.

« Je suis licenciée ici depuis douze ans, note Océane Prénat, l'une des centrales qui choisit de ne pas rester l'année prochaine. J'ai participé aux montées et aux descentes de l'équipe et je travaille aussi pour la communication du club. Ne pas prendre en compte notre investissement est un manque de respect. » La capitaine Laure Embry a d'ores et déjà signé en Nationale 2 à Istres, suivie de sa fille, la passeuse Emmy Tablon et de la centrale Cyrielle Blazikowski.

 

"L'équipe première est la vitrine du club"

« Un club, c'est un tout : débutants, amateurs, confirmés et potentiel haut niveau, expose Christine Mouradian. L'équipe première en est la vitrine, elle motive les jeunes et fédère autour d'un projet de formation et d'excellence. »
Depuis la descente d'Istres Provence Volley et du Volley-Ball Stade Laurentin, également pour des raisons financières, le club de Vitrolles est, à ce jour, le dernier représentant de l’Élite féminine en région PACA. « Pour une association comme la nôtre, qui était petite au départ, atteindre l’Élite était la meilleure évolution possible et le fruit d'un travail commun de plusieurs années », continue la présidente.
Ce samedi 26 avril s'annonce comme le clap de fin d'une saison mais aussi et surtout d'une ère au Vitrolles Sports Volley-Ball. L'équipe d’Élite jouera son dernier match face à Rennes dans son gymnase Léo Lagrange.

 

crédit photo VSVB