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Le port de Marseille Fos veut investir plus d'un milliard d'euros d'ici 20303min
Par Maritima 27/11/2025 à 19:13
Le conseil de surveillance du port de Marseille-Fos a adopté jeudi un "projet stratégique 2025-29" prévoyant jusqu'à 1,3 milliard d'euros d'investissements sur la période, dans un contexte très incertain pour le transport maritime.
Ces montants représentent un "triplement de nos engagement financiers" par rapport "aux cinq années précédentes, où les investissements s'élevaient à 350 millions", a souligné devant la presse Christophe Castaner, président du conseil de surveillance.
Ils doivent permettre au Grand port maritime de Marseille (GPMM), un des plus importants de France, "de se projeter stratégiquement sur 2050" et "essayer d'anticiper les mutations du secteur", dans un contexte géopolitique et technologique très mouvant.
La priorité stratégique est de "renforcer les trafics marchandises et passagers. C'est notre cœur de métier, avec une ambition claire, faire en sorte qu'en 2029 Marseille-Fos soit stabilisé comme la porte d'entrée du Sud de l'Europe (...) en misant sur la performance opérationnelle", a souligné Hervé Martel, directeur général du GPMM.
Le port a ainsi récemment conclu un accord avec le géant de l'armement naval MSC, pour l'extension de son terminal fret et prévoit de dégager 150 hectares pour la construction d'entrepôts, un projet "structurant car fixer la logistique fixe les flux", souligne M. Martel. Le GPMM mise également sur le développement des liaisons ferroviaires et fluviales (axe Méditerranée, Rhône, Saône).
Autre axe de développement, la réindustrialisation de la zone industrialo-portuaire, autour de projets liés à la transition énergétique (photovoltaïque, éolien, hydrogène vert, acier bas carbone), évalués par les pouvoirs publics à entre 16,9 et 19,9 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2030 avec la création potentielle de 10.000 à 12.000 emplois directs.
"Placer l'innovation et la durabilité au cœur du développement implique d'avoir cette projection de long terme," a estimé M. Castaner.
Les deux responsables ont souligné que l'alimentation énergétique de la zone industrialo-portuaire (ZIP) était essentielle. La concrétisation du projet contesté de ligne à très haute tension alimentant Fos-sur-Mer, au nord de Marseille, depuis le Gard, est selon eux à ce titre "la condition sine qua non pour que les projets avancent".
A court terme, le GPMM prévoit pour 2026 le branchement électrique à quai des grands paquebots de croisière (jusqu'à trois simultanément), dans le cadre de son objectif "escale zéro fumée", des branchements étant déjà opérationnels pour le trafic de ferries. Il poursuit ses investissements dans le photovoltaïque afin d'y arriver avec une large part d'autoproduction.
Sur les questions de sécurité, le port, "destination secondaire" sur les routes de trafics de drogues, investit actuellement dans un scanner à conteneurs et s'apprête à finaliser un "code de conduite anti-corruption".
"Il n'y a pas d'alerte particulière ou nouvelle sur le sujet, mais quand vous avez un marché qui génère entre 8 et 10 milliards d'euros de cash", la meilleure réponse est "de mettre en place une série de dispositifs d'anticipation, d'autocontrôle du système", a souligné M. Castaner, lui-même ancien ministre de l'intérieur.
© Agence France-Presse
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