Attention si vous devez prendre le TER sur la ligne Nice-Marseille cette semaine. Le syndicat SUD-Rail appelle l'ensemble des agents de TRSI (Transdev Rail Sud Inter-Métropoles) à une grève "massive" à partir de ce jeudi 6 novembre 2025. Au cœur des revendications : des salaires jugés indignes et une dégradation des conditions de travail. Invité ce midi sur Maritima Radio, Jordan Mandelli, co-secrétaire régional de SUD-Rail PACA, a détaillé les raisons de la colère. "Les salariés se sentent au mieux floués, au pire méprisés", a-t-il déclaré.

 

 

"La coupe est pleine" : les raisons de la colère

 

Le syndicat affirme que, malgré l'engagement des agents depuis le lancement de la ligne, l'entreprise impose "un cadre social au strict minimum de la branche ferroviaire". Leur communiqué dénonce une "organisation interne désastreuse" et affirme que les revendications des agents sur les salaires et les conditions de travail sont ignorées par la direction depuis le mois de juillet.

Selon Jordan Mandelli, cette grève est la seule option restante. "Ça fait des mois qu'on essaye dans le cadre d'un dialogue social apaisé d'avoir des discussions. Aujourd'hui, force est de constater que les revendications n'ont pas été reconnues par la direction".

Les revendications sont claires : une augmentation significative des salaires et "une vraie reconnaissance de leur métier, de leur pénibilité et des efforts qu'ils fournissent depuis le lancement".

 

L'ouverture à la concurrence pointée du doigt

 

Pour SUD-Rail, le cœur du problème est le "dumping social" organisé par l'ouverture à la concurrence, dont la Région PACA a été la précurseure.

Jordan Mandelli confirme ressentir "un tel écart" avec les standards du secteur. Il dénonce une entreprise qui utilise ses salariés "au strict minimum de la branche ferroviaire. [...] On ne peut pas être en dessous de ce qu'est proposé aujourd'hui par TRSI".

Il pointe également les difficultés de l'opérateur à "appliquer ne serait-ce que la réglementation minimale", ce qui épuise les salariés. Il rappelle les contraintes du métier : "travail de nuit, de week-end, horaires décalés, modification d’organisation du travail très souvent...".

 

Fortes perturbations attendues ce jeudi

 

Conséquence directe : "la coupe est pleine". Jordan Mandelli prévient que la mobilisation s'annonce "très très suivie" car elle émane directement des agents.

Concrètement, il faut s'attendre à une "forte perturbation" sur la ligne TER Nice-Marseille dès jeudi matin.

Le syndicat a également prévu d'autres actions :

• Une distribution de tracts aux usagers est à l'étude, probablement le matin en gare de Marseille Saint-Charles.

• Un rassemblement sera "sûrement" organisé devant le siège de l'entreprise pendant la réunion de négociation.

Cette réunion entre la direction de TRSI et une délégation de grévistes est confirmée pour ce jeudi 6 novembre à 14h. "La balle est désormais dans le camp de l'entreprise", conclut SUD-Rail.