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Hommage à Robert Badinter : la guillotine montrée au Mucem à Marseille

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Par Rémy Reponty09/10/2025 à 17:37

Dans une volonté d'éveiller les consciences, le Mucem présente au public la guillotine conservée dans ses collections.

À l’occasion de l’entrée de Robert Badinter au Panthéon ce jeudi 9 octobre 2025, le Mucem, à Marseille, met en lumière un objet hautement symbolique de l’histoire judiciaire, politique et sociale française : la guillotine. L'objet montré dans le cadre de l'exposition « Populaire ? - Les trésors des collections du Mucem » fut intégrée en 1982 aux collections nationales sur proposition du garde des Sceaux Robert Badinter, un an après l’abolition de la peine de mort en France, votée le 9 octobre 1981.

 

Retrouvez en vidéo quelques réactions de visiteurs, ce jeudi matin au Mucem, devant la guillotine.

 

(Interviews, images et montage : Rémy Reponty pour Maritima Médias.)

 

La guillotine devient "pièce de musée"

Construite en 1872 par Alphonse-Léon Berger pour remplacer un modèle détruit durant la Commune de Paris, cette guillotine fut utilisée jusqu’à la fin des exécutions publiques. Elle entre dans les collections du musée national des Arts et Traditions populaires (dont le Mucem est l’héritier) en 1982, par affectation du ministère de la Justice. Ce choix fut un geste fort de Robert Badinter, qui souhaitait inscrire dans la mémoire collective la trace matérielle de la peine capitale au moment même où la France s’en libérait. Aujourd’hui, le mécanisme de la guillotine est volontairement bloqué pour des raisons de conservation et de sécurité. Transformée en objet patrimonial, elle témoigne, immobile, d’un passé révolu et des combats politiques et sociaux qui ont conduit à l’abolition de la peine de mort.

 

Dans un contexte politique et social tendu

Le 17 septembre 1981, Robert Badinter porte à la tribune de l’Assemblée nationale le projet de loi d’abolition de la peine de mort, défendu par François Mitterrand lors de la campagne pour l’élection présidentielle. La majorité de l’opinion publique reste pourtant hostile à cette réforme : en septembre 1981, 62% des Français sont encore favorables à son maintien. C’est dans un climat encore tendu que, quelques mois plus tard, le 12 novembre 1981, le comité consultatif des Musées nationaux accepte l’entrée d’une guillotine au sein des collections nationales. Une restriction fut cependant posée : l’objet ne pourrait être exposé au public avant l’an 2000, signe de la charge émotionnelle et politique qu’il représentait. Pour la première fois, en 2010, la guillotine est montrée au grand public à l’occasion de l’exposition « Crime et châtiment » au musée d’Orsay, sous l’impulsion de Robert Badinter, conseiller scientifique de l’événement.

 

Le Mucem rend hommage à Robert Badinter

L’abolition de la peine de mort, votée le 9 octobre 1981, constitue une rupture historique et un progrès majeur pour les droits humains en France. L’ancien ministre de la Justice Robert Badinter entre au Panthéon lors d’une cérémonie d’hommage ce jeudi 9 octobre 2025, date anniversaire de la promulgation de la loi dont il est l’auteur. L’exposition de cette guillotine rappelle non seulement une pratique révolue, mais aussi le basculement d’une société et le combat d’un homme. Alors que la peine capitale demeure en vigueur dans plusieurs régions du monde, l’objet conserve aujourd’hui une force symbolique universelle. Le lundi 13 octobre 2025, une soirée spéciale dédiée à Robert Badinter et à ses combats politiques sera programmée au Mucem, en présence d’intellectuels et d’artistes.

La guillotine sera exposée pendant six mois au Mucem, au sein de l'exposition « Populaire ? - Les trésors des collections du Mucem », Section « Peuples en mouvements ».

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