"Tout ce qui ressemble à ce qu'on appelle à l'époque un indigène sera massacré", résume Jean-Charles Jauffret. Le 8 mai 1945, à Sétif dans l'Algérie française, dans un climat colonial très tendu, une manifestation autorisée par les autorités vire à l'insurrection. Contrairement à ce qui était permis, Bouzid Saâl va brandir un drapeau de l'Algérie. Cela lui coûta la vie. Il est abattu par un policier français, ce qui provoque une échauffourée. "Les manifestants se répandent dans les rues au cri de 'tuons les européens'", relate le professeur. 

Au total, 102 Européens sont massacrés. La réponse française est sanglante : entre 6 000 (estimation basse) et 10 000 personnes (estimation haute) sont tuées. Des charniers sont creusés. Pour tenter d'effacer les traces de cette boucherie, "on est allé déterrer ces charniers pour les faire bruler dans des fours et vous avez eu la même fumée que dans les camps de concentration. Ça vous donne un peu l'horreur", lance l'historien.

Le récit complet et les explications autour de ces événements majeurs dans l'histoire coloniale française sont à découvrir dans l'entretien complet avec Jean-Charles Jauffret.