"Les parents délégués ont rédigé plusieurs courriers au rectorat qui sont restés sans suite pendant longtemps. Des choses ont été faites aussi de la part des enseignants, mais les réponses ont tardé et ça a mis les élèves dans des situations très compliquées". Selon Rachel Veran, professeur d'anglais et représentante du syndicat SNES-FSU, deux enseignants du lycée Rimbaud à Istres n'ont pas été remplacés pendant 8 à 12 semaines, "ce qui a pénalisé élèves de première et terminale" en pleine préparation du bac. 

"On nous fait croire qu'il n'y a pas de professeurs contractuels pour des remplacements, mais, en fait, il y en a des disponibles. Mais comme le rectorat n'a pas d'argent pour les payer, il ne les sollicite pas. C'est assez nouveau. Le rectorat a fini par céder, mais ça montre à quel point on est à l'os dans l'éducation nationale", estime Rachel Veran, alors que les non-remplacements de profs touchent de plus en plus d'établissements en France.

 

"Atmosphère morose"

 

Ces non-remplacements ont créé des tensions au sein de l'établissement istréen. "Des élèves et des parents se sont retournés contre les enseignants en arrêt avec des messages virulents et agressifs. Les parents se sont aussi adressés aux profs principaux en demandant de faire quelque chose comme s'ils pouvaient agir. Il y a une vraie inquiétude et une angoisse qui se sont exprimées, mais pas envers les bonnes personnes", rapporte la représentante du syndicat SNES-FSU. "On dit aux élèves "Soyez sages, sinon vous n'aurez plus personne", mais oui ça devient très compliqué. Il y a une atmosphère assez morose dans la salle des professeurs".

Autre sujet d'inquiétude au lycée Rimbaud : la Dotation Globale Horaire. "Pour la première fois depuis de très nombreuses années, elle est en baisse, indique Rachel Veran. C'est impactant pour nos élèves car on aura moins d'accompagnement à l'orientation alors que c'est une part importante de notre travail. On va passer de 2h à 0,5h par élève. On va avoir aussi une perte énorme en dédoublement de classes, surtout en série STMG et en BTS. Les besoins sont pourtant toujours les mêmes, on a le même nombre d'élèves attendus, mais une dotation en forte baisse. On a fait deux demandes d'audience au rectorat et on attend..."

Le rectorat de l'académie d'Aix-Marseille - que nous avons justement contacté - nous a de son côté précisé que "la baisse de la DGH pour la rentrée scolaire 2025 (-26h par rapport à 2024) est principalement liée à 2 éléments : la diminution de la capacité d'accueil en 2ème année du BTS Comptabilité Gestion dont on constate une évaporation des élèves entre la 1ère et la 2ème année (-12.5h) et l'enveloppe d'autonomie (dite "enveloppe d'accompagnement à la politique de l'établissement"), calculée sur la base de la marge budgétaire académique, qui a été réduite d'environ 10% pour tous les lycées de l'académie (14.8h pour le lycée Rimbaud) et ce, afin de financer l'évolution de la carte des formations de la voie professionnelle".