Certains le savaient déjà en passant en caisse, d’autres ont eu “une bonne surprise”. Pas besoin de sortir sa carte bleue ou son QR code pour payer, ce mardi le repas était gratuit au restaurant universitaire du campus Saint-Charles à Marseille. Il fallait impérativement se munir d’un justificatif attestant du statut d’étudiant, et payer les éventuels suppléments (plusieurs desserts, plusieurs plats, etc.). Cette opération se répète toute la semaine, chaque jour dans un RU différent (Luminy ce mercredi, Timone jeudi et Château‑Gombert vendredi). Une initiative municipale, menée en partenariat avec le CROUS renouvelée après une première opération l’année dernière avec environ 19 000 repas gratuits distribués. 

 

 

Par la suite, dans la période allant de début octobre à mi‑décembre, tous les mardis soir, un dîner gratuit sera proposé au RU du campus Canebière. 

À Aix‑Marseille, avec le Crous, le tarif du repas complet (entrée + plat + dessert + pain) est de 3,30 € pour les étudiants non boursiers. Pour les boursiers, le repas est à un euro. 

 

L’alimentation, première privation des étudiants précaires

 

Ces opérations de gratuité, même si elles sont ponctuelles, sont importantes pour les étudiants. Ils se sont fortement précarisés ces dernières années. Selon l’enquête “Avoir 20 ans en 2025” menée par l’association Linkee, 8 étudiants sur 10 (soit 80 %) disposent de moins de 100 € par mois pour vivre, une fois leurs charges réglées (logement, factures). L’association Cop‑1, active à Marseille, compte de nombreux bénéficiaires. Elle organise tout au long de l’année universitaire des distributions de repas gratuits aux étudiants. Parmi ces bénéficiaires, 60 % admettent sauter des repas à cause de contraintes financières, selon des chiffres révélés par l’association en 2024. Les étudiants précaires choisiraient en priorité de mettre moins d’argent dans leur santé et dans l’alimentation pour pouvoir finir le mois. 

En janvier 2025 une proposition de loi visant à généraliser le repas à 1 euro pour tous les étudiants a été adoptée. Ce texte doit faire l’objet d’une première lecture au Sénat dans les prochains mois.