Bouches-du-Rhône
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Environnement
Les chenilles processionnaires de retour et de plus en plus précoces3min
Par Jean-Michel Darras30/01/2025 à 14:30
Vous l’avez peut-être remarqué : les chenilles processionnaires du pin sont déjà de sortie dans la région. Connues pour leur caractère extrêmement urticant et pour leur mode de déplacement en file indienne, elles sont particulièrement dangereuses pour les animaux domestiques. L'année dernière, le service des urgences vétérinaires avait recensé près de 300 cas affectés par les chenilles, entre Martigues et Hyères.
"C'est la chenille qui redémarre en avance en Provence". C'était le titre en mars dernier d'un article sur maritima. En raison du dérèglement climatique, les chenilles processionnaires étaient là avec un mois d'avance. Mais c'est encore plus précoce cette année puisqu'elles sont de retour en cette fin janvier. Vous avez d'ailleurs peut-être aperçu ces boules de soie nichées dans les pins, qui ont déjà fait leur apparition dans les jardins et les bois.
La chenille processionnaire est aujourd'hui considérée comme étant "nuisible pour la santé", des humains, mais aussi des animaux, car elle provoque des réactions allergiques. Comme le précise le docteur vétérinaire Sylvain Ranson, l’un des cofondateurs du 3115, un numéro vert d’urgences vétérinaires, "les animaux entrent en contact avec les poils urticants des chenilles qui contiennent un venin se répandant quand le poil se casse. Un cas sur 3 peut être grave avec des œdèmes importants, des risques d'étouffement majeur, des chocs anaphylactiques, si cela entre en contact avec les muqueuses. Chez le chien, on peut avoir des nécroses et une perte d'une partie de la langue. Pour l'homme, le contact est plus rare, mais il peut y avoir des projections au niveau des yeux".
A Istres, une campagne de lutte efficace
La ville d'Istres vient justement de mettre en garde sur l'arrivée de ces chenilles processionnaires désormais présentes dans plus de 80% des départements français. La commune met en place depuis plus de six ans des campagnes de lutte contre ce fléau "pour protéger l’important patrimoine boisé et préserver les habitants des nuisances. Elles concernent en particulier les grands axes, les parcs et jardins et les lieux fréquentés par le public. Plus de 40000€ y sont consacrés". Ce traitement porte ses fruits puisque les nids prélevés sont passés de 75 000 en 2019 à 25 000 l’an dernier, précise la ville d'Istres. Le prélèvement des nids, par coupe mécanique, a commencé dès début janvier et va se poursuivre jusqu’à mi-février. Suivront la pose des éco-pièges, avec l’accent mis cette année sur les groupes scolaires et les crèches, ainsi que les pièges à phéromones.
Les recommandations de l'ARS
L'Agence Régionale de Santé Paca recommande de son coté au public d’éviter la fréquentation des zones à proximité des pins infestés ; de porter des vêtements couvrants si l’on se rend malgré tout dans ces zones ; de ne pas manipuler les chenilles et les nids ; de ne jamais balayer une procession de chenilles afin d’éviter de créer un nuage de poils urticants qui pourrait provoquer une atteinte cutanée, oculaire et respiratoire ; d’éviter de se frotter les yeux en cas d’exposition,... En cas de contact, les poils urticants se fixant sur les cheveux et les vêtements, il est recommandé de prendre une douche tiède avec lavage soigneux des cheveux au shampoing, changer de vêtements et laver les vêtements contaminés au-dessus de 60°C.
Retrouvez les informations et conseils sur https://www.paca.ars.sante.fr/
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