Ce dimanche, Entressen, a célébré le foin de Crau lors de la fête du foin. L’objectif de cette fête ? Rappeler aux habitants l’importance de cette culture très présente dans la commune. 

Car le foin de Crau est plus qu’un simple produit agricole, il constitue la base de l’activité de nombreux agriculteurs de la région. De la culture des prairies à l’élevage, en passant par les productions annexes, il irrigue l’ensemble du tissu rural local. Ce foin de haute qualité est même le seul en France à bénéficier d’une AOP (Appellation d’origine protégée).

 

Une filière menacée aux conséquences écologiques majeures

 

Mais cette filière est aujourd’hui en danger. La production du foin est aujourd’hui fragilisée par des contraintes environnementales, économiques et hydriques. “Nos exploitations ne sont pas rentables à cause de la baisse du prix du foin. Actuellement, on vend la tonne à 150 euros environ. Il faudrait vendre autour de 200 euros la tonne pour que ce soit rentable.”, explique Jérome Lescot, agriculteur et producteur de foin. Une baisse de la production aurait des conséquences bien au-delà de l’agriculture.

En effet, 70 % de la recharge de la nappe phréatique de la Crau dépend de l’irrigation des prairies à foin. Une spécificité qui fait de cette agriculture un véritable allié écologique. La disparition progressive de ces prairies mettrait en péril les réserves de la nappe phréatique de Crau.

Et cette nappe permet “l’alimentation en eau de 300 000 personnes dans la zone, mais aussi de nombreuses industries à Fos-sur-Mer et même des deux bases militaires à Istres et à Salon”, rappelle Céline Tramontin, présidente de SYMCRAU, (Syndicat mixte de gestion des nappes de la Crau).

L’objectif pour l’établissement public est de préserver les 13 000 hectares de prairies et garantir un partage équitable de la ressource en eau entre tous les usagers. Un schéma d’aménagement de la gestion de l’eau sera mis en place à la mi-juin par la préfecture.