Le torchon brûle entre le maire de Lambesc et les défenseurs de l’environnement. Depuis plusieurs semaines, des habitants du pays d'Aix se mobilisent à l’appel des collectifs Défense des collines ou encore Extinction Rébellion.

Un projet de 20 000 panneaux photovoltaïques doit voir le jour sur un site classé Natura 2000 dans les collines à proximité de Vernègues. Suite à la mobilisation des collectifs, le maire de la commune Bernard Ramon a publié une vidéo sur Youtube pour expliquer le choix du lieu et les différents bénéfices pour Lambesc : “La commune doit jouer son rôle en termes de transition énergétique”, explique l’élu en précisant que ce projet permettrait de décarboner directement la ville et de fournir les habitants en électricité. L’intérêt est également économique avec un bénéfice estimé à 100 000 euros par an en moyenne. Un élément important “dans un temps où les réductions des subventions aux communes font rage”.

Un terrain déjà “abîmé” par l’Homme ? 

Pour le maire, le site se “prête à merveille” à l’accueil des panneaux sur 10 hectares : “Il y a beaucoup de nuisances déjà installées : la ligne à très haute tension, le TGV à côté et c’est sur un site de déblais de matériaux des TGV  (...) La végétation, au bout de 30 ans, n’a même pas pu reprendre”. Des arguments qui font bondir Laura Mouly du collectif des Collines et habituée du lieu : “Il y a une absence de végétation par endroit, car c’est une zone de pâture pour des moutons”. Le collectif déplore aussi l'absence de prise en compte des nombreux arbres, parfois vieux, présents sur le site. Des experts en faune ont été conviés sur place par les militants : “En 2h de présence, nous avons détecté pas moins de sept espèces non citées dans l’étude de Silversun, détaille le collectif des Collines. Tout ceci nous montre que l’étude mandatée par Silversun est pour le moins très incomplète… Ce qui joue en faveur du projet. C’est pourquoi nous allons lancer un recours juridique pour rétablir la vérité sur les impacts réels de ce projet”.

De son côté, l’élu DVD assure que le parc “ne gêne pas une partie de la biodiversité” et que des mesures compensatoires pourront “annuler les nuisances générées”.  Également, à la fin de l’exploitation, une obligation de remise “à l’état initial” est inscrite dans le contrat. Impossible selon le collectif qui prédit des effets irréversibles sur l’environnement.

La mobilisation devrait se poursuivre pour empêcher la concrétisation du projet. La date de début des travaux n’est pour l’heure pas connue. Le 19 janvier, plus d’une centaine de personnes se sont mobilisées contre ce projet lors d’une manifestation.