“Une solution” pour “décarboner” la commune selon le maire de Lambesc, une “aberration” selon les défenseurs de l’environnement. Depuis plusieurs mois, ce bras de fer se déroule dans le pays d’Aix, sur la petite commune tranquille de Lambesc, qui abrite environ 10 000 habitants. 

Des tags sont venus attirer l’attention des passants : “Panneaux solaires sur les toitures, pas dans la nature” peut-on lire sur un mur à l’entrée de la commune. Un tag signé Extinction Rébellion, le groupe local de Salon-de-Provence s’oppose à ce projet. Mais les habitants du secteur sont aussi en colère, notamment ceux qui ont l’habitude de randonner sur le site visé. Ils ont constitué le "Collectif de défense des collines" et ont organisé une manifestation en janvier qui a réuni une centaine de personnes. Pour eux, ce parc ne peut pas prendre place sur un site classé Natura 2000, reconnu pour ses espèces et ses habitats remarquables. 

Selon le maire de Lambesc, il s’agit du terrain le plus propice à accueillir le projet, la commune étant composée essentiellement d’espaces naturels et de nombreux terrains agricoles. Selon Bernard Ramon, ce terrain présente aussi l’avantage de ne pas être visible depuis la ville. Les 10 hectares situés dans les collines à proximité de Cazan seraient aussi “déjà abîmés par l’Homme” puisqu’il s'agit d’un ancien dépôt ferroviaire. 

"Tout est fait pour minimiser l’impact du projet" 

Des faits contestés par le Collectif défense des collines qui remet en cause l’étude d’impact : “ Ce qui nous exaspère, c’est que tout est fait pour minimiser l’impact du projet. On dit qu’il se situe sur un délaissé ferroviaire, c’est aberrant”, nous explique Laura Mouly. Sur place, les traces d’une activité de la SNCF sont effectivement invisibles. Le recensement des espèces fait également grincer des dents : “ Sur un site comme celui-ci ils ont listé 20 espèces d’oiseaux, alors que les experts que nous avons fait venir estiment qu’il y en a trois à quatre fois plus”. Une pétition circule actuellement et a recueilli plus de 1700 signatures. 

Dans un souci d’apaisement, le maire de Lambesc a prévu de recevoir les collectifs cette semaine.