Censé accueillir à terme des infrastructures au service de l’intelligence artificielle, le futur data center des Sybilles a été récemment annoncé par la municipalité des Pennes-Mirabeau. L’enquête publique est ouverte depuis le 22 septembre et la première réunion publique s’est tenue ce 1er octobre avec plus d’une centaine de personnes présentes. Une soirée tendue selon nos informations, il faut dire que le projet divise et inquiète.

 

"Ce quartier est la poubelle des Pennes-Mirabeau"

Le Data Center doit s’installer dans une zone déjà en proie à de nombreuses problématiques : le bruit des avions, de l’autoroute, mais aussi des risques d’inondations. Rajouter une nouvelle nuisance serait un nouveau coup de massue pour les riverains selon Jean Raynaud, président de l’association Bien vivre aux Pennes-Mirabeau : “Il va y avoir ‘une chaleur fatale’ qui va se dégager du fait du refroidissement des serveurs. Que va devenir cette chaleur ? Rien n’est prévu (...) Ce quartier est la poubelle des Pennes-Mirabeau, c’est peut-être caricaturale mais c’est ce que les riverains vivent”.

La méthode pose aussi problème, le manque de concertation au préalable est pointé du doigt : “Il y a une commission municipale qui est chargée de l’environnement sur la commune et présidée par le maire, elle n’a pas été réunie. Le projet a été découvert pour beaucoup dans la presse. Le maire ne peut pas reprocher que ce soit un sujet politique, la qualité de vie, c'est un sujet politique et il a choisi la temporalité, donc bien évidemment ça s’insère dans le climat des municipales de mars 2026”.

 

 

“Ce qu’on ne connait pas fait peur"

Pour le maire Michel Amiel, cet équipement va dans le sens de l’histoire : “La commune est au carrefour des réseaux de fibres qui drainent les connexions numériques”. Sur les inquiétudes des habitants du secteur, il répond : “Ce qu’on ne connait pas fait peur. La seule chose que l’on peut reprocher c’est que ça consomme beaucoup d’électricité, mais c’est de l’électricité décarbonée. Renoncer à ce type d’équipement, c'est renoncer à l’intelligence artificielle.” L’élu balaie les accusations d’opacité, rappelant que la concertation de ce genre d’équipement “se fait dans un cadre extrêmement strict qui est l’enquête publique” et que “ tout ce qui a pu être travaillé en amont relève du droit des affaires”. Pour le maire, le projet arrive dans un contexte politique défavorable : “ Il aurait mieux valu que cette enquête publique se fasse dans une autre période qu’une période électorale, mais la société était tenue par des délais, ce que je peux comprendre”.

L’enquête publique se poursuit jusqu’au 22 décembre, le projet peut être consulté en ligne et il est possible de déposer un avis. La prochaine (et dernière) réunion publique aura lieu le 10 décembre à 18h à l’Hôtel de Ville des Pennes-Mirabeau.