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Meryem Aakairi : la chercheuse marseillaise qui donne une voix aux femmes et à la science

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Par Sarah LeGuen08/10/2025 à 14:05

Elle vit dans le 3e arrondissement de Marseille et mène ses recherches entre la cité phocéenne et les montagnes du Maroc. Meryem Aakairi, jeune doctorante, recevra ce mercredi 8 octobre à Paris le prestigieux Prix Jeunes Talents L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science 2025. Une récompense qui met en lumière ses travaux uniques sur les savoirs écologiques ancestraux des femmes amazighes.

Doctorante à l'Université Aix-Marseille au sein de l'IMBE (Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Écologie marine et continentale) et de l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement), Meryem Aakairi consacre sa thèse aux relations entre les sociétés et la nature dans les systèmes socio-écologiques des montagnes du Haut Atlas marocain. Étant elle-même issue de la culture amazighe, son projet est né d'une fascination pour « la richesse des savoirs locaux » et de l'envie de valoriser les connaissances transmises par sa mère et sa grand-mère.

Elle s'intéresse particulièrement aux pratiques des femmes, souvent « invisibles dans la préservation de la biodiversité ». Son travail de terrain, long de plusieurs mois, vise à documenter et à comprendre leur rôle dans la gestion collective de l'eau, des pâturages ou encore de la collecte des plantes médicinales. « Ce prix est une reconnaissance du travail que je mène depuis deux ans entre Marseille et le Maroc, et de la valeur d'une recherche qui relie la science, la culture et les savoirs locaux », explique la jeune femme à Maritima. 

 

Rendre visible l'invisible : le rôle des femmes face au changement climatique

Meryem Aakairi souligne que la recherche a longtemps été menée par des hommes et centrée sur des pratiques masculines. Pourtant, les femmes jouent un rôle « quotidien et fondamental » dans la gestion de la nature. Elle donne un exemple concret : face à la sécheresse, ce sont les femmes amazighes qui, grâce à leur « observation fine du terrain », décident de prolonger la fermeture de certaines zones de pâturage. Ainsi, elles permettent à la végétation de se régénérer, adaptant des règles de gestion ancestrales aux nouvelles conditions climatiques.

Son objectif est de faire reconnaître ces savoirs dans les politiques de préservation de la biodiversité et de redonner une place centrale aux femmes rurales dans les stratégies d’adaptation au changement climatique.

 

Un prix pour briser le plafond de verre et inspirer

Alors que les femmes ne représentent encore que 29,7 % des chercheurs dans le monde, ce prix est un symbole fort. Au-delà de la dotation de 15 000 € qui soutiendra ses travaux, Meryem Aakairi bénéficiera de formations en leadership pour l'aider à mieux affronter le plafond de verre. Pour elle, ce prix est un « véritable boost » qui arrive à un moment clé de son doctorat, mais c'est aussi une « responsabilité » : celle de rendre la science plus inclusive et de devenir un modèle. « La science a besoin de la diversité des regards et des expériences, ajoute Meryem Aakairi. Les femmes apportent souvent une approche plus collaborative, plus sensible à la dimension sociale et humaine. Il est donc essentiel de rendre leur parcours visible. »

Son message aux jeunes filles : « Suivez votre instinct, ne vous limitez pas à ce que votre entourage pense possible. Soyez curieuses et audacieuses et n'ayez pas peur d'aller là où personne ne vous attend. La science a besoin de la diversité des regards et des expériences. »

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