Refuges saturés, soins en urgence, équipes à bout de souffle : les associations de protection animale de la région tirent la sonnette d’alarme. L'été a été particulièrement difficile avec des abandons très nombreux pour la SPA, et l'accueil record d'animaux sauvages en détresse pour la LPO PACA.

À Salon, la SPA au bord du gouffre

À Salon-de-Provence, le refuge animalier est à l’agonie. "Nous traversons la plus grave crise financière de notre histoire", confie la direction de la SPA locale, qui recueille chaque année des centaines d’animaux abandonnés, blessés ou maltraités. Les appels à l’aide se multiplient, mais les ressources, elles, fondent.

Avec un budget mensuel de 70 000 € et un déficit à combler de 210 000 € d’ici fin 2025, la situation est critique. En cause : une hausse massive des prises en charge, des soins vétérinaires de plus en plus coûteux et un legs financier attendu mais toujours pas versé.

Pour le refuge, les conséquences d’une fermeture seraient terribles : transferts vers des refuges déjà saturés ou, pire, euthanasie administrative : "Depuis six ans, nous refusons toute euthanasie de confort. Mais aujourd’hui, sans soutien, nous devrons peut-être fermer nos portes" alerte la SPA qui a mis en ligne un appel à l'aide et lance cagnotte. L'objectif est donc de rassembler 210 000 euros pour "finir l’année et maintenir les emplois, les soins et l’accueil de nos animaux".

À la LPO PACA, un été "apocalyptique"

Du côté de la faune sauvage, le bilan est tout aussi alarmant. Le Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage de la LPO PACA, situé à Buoux, a vécu un été sans précédent. " L’été 2025 a été apocalyptique. Jamais nous n’avions connu une telle situation", confie l’équipe.

En une seule journée, 200 animaux ont été accueillis, alors que 400 autres nécessitaient déjà des soins intensifs. Le centre, qui prend en charge des oiseaux blessés, des mammifères en détresse ou des reptiles victimes de l’activité humaine ou du climat, a été totalement débordé.

Dès juin, la canicule a précipité au sol des centaines de jeunes oiseaux, notamment des Martinets noirs tombés trop tôt de leurs nids. Face à la saturation et au manque de bras (malgré la mobilisation des bénévoles et écovolontaires), la LPO a été contrainte de limiter les accueils, une décision douloureuse pour une structure dont la mission est justement de sauver, soigner et relâcher les animaux sauvages.

Face aux changements climatiques, la LPO veut adapter ses infrastructures : nouveaux bâtiments, zones d’accueil climatisées, matériels de soins… autant de projets freinés par le manque de financements. "Vos dons d’aujourd’hui sont notre capacité à agir demain", rappelle la LPO PACA, qui accueille chaque année plus de 3 000 animaux. Pour faire un don rendez-vous sur ce lien. 

Des deux côtés, les équipes rappellent que chaque geste compte : un don, un relais sur les réseaux, une adhésion, une aide bénévole…