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Narcotrafic : deux figures du banditisme marseillais jugées pour un double assassinat sur le parking d'un centre commercial

3min

Par Maritima 18/11/2025 à 17:06

Une fusillade de 61 secondes sur un parking: deux figures marseillaises du narcotrafic sont jugées depuis lundi pour un double assassinat commis en 2016, s'inscrivant selon l'accusation dans une guerre des gangs ayant fait plus d'une vingtaine de morts en une décennie.

Bien avant la DZ mafia et ses "bébés tueurs", Marseille avait connu dès l'année 2010 une intense série d'assassinats opposant deux clans, les Tir et les Remadnia, associés dans le trafic de stupéfiants avant de se livrer une sanglante guerre de territoires dégénérant en vendetta.

Les premiers agrégeaient rapidement le clan Berrebouh tandis que les Remadnia trouvaient des renforts dans le clan dit de Marignane. C'est à cette dernière équipe qu'appartiendraient les deux accusés, Mohamed Seghier, 47 ans, et Christopher Aouni, 40 ans, entendus mardi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

Tous les deux contestent avoir fait partie du commando qui, le 4 février 2016, avait ouvert le feu sur Nouri Lakas et Nasser Khellaf, assis dans leur véhicule sur le parking d'un centre commercial.

Dans une fusillade d'une extrême violence, des dizaines de projectiles tirés par trois hommes avaient littéralement défiguré le conducteur au point que son identification n'avait été rendue possible que par ses empreintes digitales.

Pour l'accusation, les deux jeunes hommes étaient visés car ils gravitaient dans l'environnement de la famille Tir et de son label de musique Liga One, producteur du rappeur naissant Jul.

"Je conteste tous ces faits-là", s'est défendu lundi Mohamed Seghier, qui se présente depuis toujours comme un "voleur de voitures".

Physique athlétique, discret collier de barbe, Christopher Aouni a lui aussi contesté mardi avoir fait partie du commando ayant tué les deux victimes en 2016.

Il raconte son entrée dans la délinquance dictée par l'attrait de l'argent: "j'étais jeune et con". Puis un casier judiciaire se remplit à grande vitesse par des condamnations pour des vols aggravés.

S'il assume ce passé de voleur, il nie en bloc les accusations dans trois dossiers qui en 2026 le conduiront devant la justice, mais qui selon lui ne font que se nourrir les uns les autres: un assassinat en région parisienne et une tentative d'assassinat à Perpignan. Et en janvier, à Aix-en-Provence, il devra répondre de l'assassinat d'un de ses ex-amis abattu devant l'hôpital de Martigues où il conduisait son épouse pour accoucher.

Concernant l'affaire du double assassinat de 2016, le verdict est attendu le 28 novembre.

L'affaire intervient au moment où la deuxième ville de France, régulièrement frappée par des narchomicides, est encore sous le choc de l'assassinat de Mehdi Kessaci, le frère d'Amine Kessaci, militant engagé contre le narcobanditisme.

 

© Agence France-Presse

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